J’ai lu récemment un excellent article de Mike Shedlock sur son blog globaleconomicanalysis.
Il parle de la Chine et des problèmes auxquelles elle fait face mais également de multiples tensions sur différents marchés actions, obligataire, matières premières ou bien monétaire. Il est fort bien construit et bien argumenté.
Il fait référence au jeu de la poule mouillée (chicken game) qui est un cas de la théorie des jeux. On pourrait prendre pour exemple les confrontations où deux automobiles se font face et foncent en direction l'une de l'autre. Chaque joueur peut dévier et éviter la catastrophe (coopération) ou garder le cap au risque de la collision (défection). L’idée est qu’un des acteurs impose sa domination à l’autre.
L’article est long mais je vous invite à le lire (ou bien la version originale) car il contient beaucoup d’informations utiles et une réflexion qui mérite qu’on s’y attarde.
Jeux multiples et simultanées de « poule mouillée »
La Chine est en surchauffe. Au mois d’octobre, le prix à la consommation (l’agrégat) a augmenté à un taux annuel de 4,4%. Les prix des denrées alimentaires ont subi une hausse de 10,1%, selon le China Financial Daily.
De plus, l’accélération de l'inflation exerce une pression sur les marges des profits dans le secteur des services en Chine. Le PMI non-manufacturier Chinois est tombé à un plus bas de neuf mois au mois Novembre.
En réponse à ces pressions inflationnistes, la Chine a déclaré qu’elle adoptait une «politique monétaire prudente », y compris en exerçant un contrôle des prix dans les magasins Walmart.
Cela pose la question: Depuis quand le contrôle des prix constitue t’il une «politique monétaire prudente»? L’histoire nous a montré que le contrôle des prix n’a jamais fonctionné et cette fois ne sera pas différente.
Les sujets traités dans cette note inclus une comparaison de la croissance monétaire et du crédit aux États-Unis par rapport à la Chine, un regard sur les problèmes au Japon, un aperçu détaillé de divers jeux de «poules mouillées» auxquels se livrent les banques centrales, et pour finir un aperçu détaillé des divers jeux de «poules mouillées» auxquels les spéculateurs se livrent sur différents marchés.
Croissance du secteur manufacturier chinois accélère
À ce jour, des hausses de taux d'intérêt n'ont pas encore eu d'effet sur la production industrielle. La dernière enquête du PMI montre que la croissance manufacturière s’accélère.
La production de produits manufacturés a augmenté à un rythme plus rapide pour le quatrième mois consécutif en Novembre, montrant que l'économie peut résister à des taux d'intérêt plus élevés car la pressions de prix s’accélère.
D’après la publication sur le site WEB de la fédération chinoise de la logistique le PMI (Purchasing Managers 'Index) s’élève à 55,2 contre 54,7 en Octobre,.
Le journal officiel China Daily rapporte que les prix du ciment ont atteint un niveau record. Les prix à la consommation sont montés à 4,8% en Novembre après un gain de 4,4% Octobre, le plus grand saut depuis 25 mois, selon China International Capital Corp.
Les prix au comptant du charbon des centrales électriques au port de Qinhuangdao, une référence pour les chinois, a atteint un plus haut de deux ans cette semaine.
Le journal Irish Times rapporte que la plus forte augmentation du PMI est en fait du au sous-indice des prix entrants, qui est passé de 69,9 à 73,5 un mois plus tôt.
Contraction du secteur des services
Impossible de faire l’impasse sur les hausses de prix, China’s Services Industry Slows as Inflation Erodes Margins.
L’indice d’achats des produits non manufacturés (non manufacturing purchasing Index) de Novembre a chuté à un plus bas de neuf mois alors que l'accélération de l'inflation provoque une érosion des marges des entreprises de services.
L'indice a chuté à 53.2 de 60.5 en Octobre, selon une déclaration faite aujourd'hui par le Bureau National de la Statistique et de la Fédération de la logistique et les achats. Une valeur supérieure à 50 indique une expansion. Un autre indice PMI, publié par HSBC Holdings Plc, a chuté à 53,1, un plus bas de près de deux ans.
D’après la déclaration de la fédération de la logistique « Les pressions inflationnistes ont commencé à produire un impact négatif sur l'expansion des services ».
La mesure des produits non manufacturés englobe les services liés aux entreprises et aux consommateurs ainsi que la construction et l'immobilier. Le sous indice des nouvelles commandes a chuté à 50.1 le mois dernier par rapport à 56.3 en Octobre, et les nouvelles commandes dans les services liés aux industries et aux consommateurs, avec une lecture de 47 a indiqué une contraction.
Passage à une «politique monétaire prudente »
En réponse à l'inflation des prix encore probablement sous-estimée, la Chine déclare s’orienter vers « une politique monétaire prudente ». China declares shift to "prudent" monetary policy
Les hauts dirigeants du Parti communiste ont décidé que la Chine s’oriente vers une politique monétaire prudente d'une position modérée, un changement qui pourrait ouvrir la voie à d'autres hausses de taux d'intérêt et un contrôle plus important des prêts.
Dans le même temps, le Politburo a choisi de maintenir la Chine dans une politique fiscale proactive, une indication que le gouvernement veut continuer à augmenter les dépenses d'investissement tout en prenant des mesures plus serrées de la maîtrise de l'inflation.
« Cela signifie que toutes sortes d'outils de politique monétaire pour contrôler les liquidités et contrôler l'inflation peuvent maintenant être utilisés", a déclaré Ken Peng, un économiste de Citigroup à Beijing.
« Dans le passé, nous avons été clairement axée sur des mesures administratives. À l'avenir nous pourrions utiliser des ajustements de prix via les taux d'intérêt », dit-il, ajoutant qu'il s'attendait à cinq hausses de taux d'ici la fin de l'année prochaine.
La Chine impose des contrôles sur les prix de Wal-Mart
Souhaitez cinq hausses de taux d'ici la fin de l'année 2011 sera-t-il suffisant? Comme la réponse est inconnue, la prudence dicterait à la Chine de commencer cette hausse dès maintenant afin de ralentir l'expansion du crédit.
Au lieu de cela : Wal-Mart Among Companies Facing China Price Controls.
La ville de Kunming, où Wal-Mart Stores Inc et Carrefour SA ont des activités, ceux sont vue imposées des plafonds temporaires sur les produits de premières nécessités afin de contrer l'inflation.
Le gouvernement de Kunming a demandé à cinq détaillants - trois non-Chinois, un Chinois et un autre basé à Hong Kong - de reporter aux autorités locales tous réajustements de prix et donner les raisons de ce réajustement deux jours avant son application.
Outre les cinq entreprises sus mentionnées, d'autres producteurs d’aliments, d'huiles de friture et de boissons sont priés de s'adresser au gouvernement pour approbation 10 jours ouvrables avant de faire les changements de prix, selon le communiqué.
Le gouvernement municipal a également imposé des plafonds de prix temporaires sur d’autres produits de premières nécessités dans d’autres importants quartiers de la ville à partir d'hier et jusqu’à la fin de Février (2011), selon le communiqué. Les prix des céréales, l'huile de cuisson, la viande, les œufs, le lait et les nouilles doivent être maintenus à des niveaux imposés par le gouvernement avant le 17 novembre, précise le communiqué.
La ville limite les prix de vente au détail des légumes, selon le type, de 40% à 100% du prix de gros, selon le communiqué.
Le Contrôle des prix ne fonctionne pas
Pas une seule fois dans l'histoire le contrôle des prix n’a accompli quelque chose de bon, à moins que l'on considère que la pénurie soit une bonne chose. Attendez-vous à des pénuries et au développement du marché noir si le secteur des services et les épiceries ne peuvent pas augmenter le prix des produits entrants.
La réponse du marché vendredi dernier a été rapide et sévère comme indiqué par les graphiques ci-dessous.
Céréales
Métaux
Brut
« Poules mouillées »
Ce n'est pas le prix du poulet qui est important mais plutôt le jeu très dangereux de poule mouillée que la Chine joue. La création de monnaie et de crédit ont flambé en Chine et avec l'explosion du crédit commence à poindre une inflation galopante.
Le site Economie Junkie (Money Supply in the US vs. China) a une belle série de tableaux comparant la masse monétaire en Chine et aux Etats-Unis.
M1 en Chine
M1 (Chine) vs TMS1 (US)
Contraction du crédit domestique aux États-Unis
Selon le rapport de la réserve fédérale des États-Unis (Fed Z1 Flow of Funds Report), on assiste à une contraction du crédit non financier depuis 9 trimestres consécutifs, tandis que le crédit financier est en contraction depuis 6 trimestres consécutifs.
Cela signifie qu’une ou plusieurs des conditions suivantes sont remplies :
- Les banques américaines sont réticentes à prêter ;
- Les entreprises et les consommateurs américains sont réticents à emprunter ;
- Les banques sous capitalisées et ne veulent pas prêter ;
- Les charges dépassent les nouveaux prêts.
La dette totale est en hausse de 4,8%, mais seulement en raison de dépenses publiques massives (évaporées dans des mesures de relance futiles).
En outre, l'évaluation à la valeur de marché de la dette cachée dans les bilans des banques est probablement un désastre absolu. Ce qui ne peut être remboursé ne le sera pas, et les prêts immobiliers sont toujours extrêmement problématiques.
Malheureusement, nous n'avons pas une évaluation précise de « à quel point les choses vont mal dans une perspective de valeur-du-marché » parce que le FASB a suspendu le changement de règles et la Fed et la FDIC vont aussi longtemps qu’ils le peuvent éviter de se pencher les horribles bilans des banques.
Nous savons que la liste officielle des banques « à problèmes », au 3ème trimestre 2010, est passée de 829 à 860. Le total non officiel est de 919.
Mais d’après Ratios Texas ce total devrait être bien plus élevé. Pendant ce temps, en Chine ....
9,3 milliards de milliards de yuans de crédit (Fitch says slower credit rise premature)
Hier, Fitch Ratings a déclaré dans un rapport que cette année, la croissance du crédit en Chine n'a pas ralenti par rapport au rythme rapide de 2009, malgré des données global pointant vers un ralentissement.
L'agence de notation a déclaré que les banques chinoises se sont délestées de plusieurs trillions de prêts de yuans en réduisant artificiellement leurs avoirs soit par une technique d’escompte (discounted bill) soit en reconditionnement des prêts dans des produits d'investissements revendus aux investisseurs.
Le rapport a été publié le même jour que l’annonce de la Chine annonçant une politique monétaire «prudente» en 2011.
Selon le rapport de Fitch, le solde des prêts qui ont été actualisés (discounted bills) a été sous-estimée de près de 1,65 trillions de yuans (250 milliards de dollars) à la fin du troisième trimestre.
Un prêt actualisé (discounted bill) est une traite acceptée contre un prêt qui est accordé mais avec les intérêts qui sont déduits immédiatement. Grâce à cela, le détenteur de la traite peut acquérir des liquidités avant sa date d'échéance à un taux inférieur. Cela peut être un moyen pour les entreprises d’obtenir des capitaux tout en contournant le quota de prêts.
Les banques détiendraient plus de 2,5 trillions de yuans (375 milliards de dollars) du crédit qui ne seraient pas refléter dans leurs bilans à la fin de Novembre.
L'expansion du crédit est de 28% du PIB
Le PIB américain est proche de $ 15 trillions de dollars. Les emprunts de cette année, y compris les dépenses liées déficit public est d’environ 1,7 trillions de dollars soit 11% du PIB. La croissance de la masse monétaire est de 5%.
En revanche, le PIB de la Chine est d'environ $ 5 trillions de dollars avec une croissance du crédit annuel de 9,3 trillions de yuans (environ $ 1,4 trillions de dollars) représente 28% du PIB. La croissance de la masse monétaire a été plus de 20%, la plupart du temps depuis 2007.
Selon The Telegraph « le prix de l'immobilier correspond à 22 fois le revenu disponible à Pékin, et 18 fois le revenu disponible à Shenzen, comparativement à huit fois à Tokyo avant l’éclatement de la bulle dans les années 80. La bulle aux États-Unis avait culminé alors que le prix de l’immobilier atteignait 6,4 fois le revenu disponible et a depuis diminué à 4,7 fois. Le ratio prix-loyer dans les villes de l’est de la Chine a augmenté de plus de 200% depuis 2004 ».
Citant Fitch, The Telegraph rapporte que « le crédit privé en Chine a augmenté de 148% du PIB, comparativement à une moyenne de 41% pour les marchés émergents. »
Quelques mots à propos de l’hyperinflation
Plusieurs personnes citent la hausse des prix des produits de base et la croissance de la masse monétaire aux Etats-Unis pour prédire l’arrivée de l'hyperinflation aux États-Unis d'ici la fin de 2011 ou au début de 2012.
Ils ignorent le fait que l'inflation en Chine est le principal moteur de la hausse des prix des produits de base, ils ignorent la dévaluation des monnaies dans le monde entier, ils ignorer les tendances extrêmement importantes du crédit à la consommation et des prêts bancaires, et surtout ils ignorent les attitudes des consommateurs et des entreprises en matière de dette et de crédit.
Cela fait beaucoup de choses que ces « gens » ignorent.
Gardez à l'esprit que l'hyperinflation est une perte totale de confiance dans la monnaie. C’est la Politique, non pas les événements monétaires, qui donne le coup d'envoi de l'hyperinflation.
Étant donné que les États-Unis est l'un des pays plus stables politiquement dans le monde, avec une grande réserve d'or, la plus forte armée du monde, et avec une majorité de plus en plus conservatrice au Congrès, l'idée que l'hyperinflation vienne frapper les États-Unis est une idée absurde.
Jeux multiples et simultanées de « poule mouillée »
Comme indiqué plus haut, la Chine joue au jeu de la « poule mouillée » avec les prix des produits de base, l'expansion du crédit, et maintenant le contrôle des prix. Mais elle n'est pas la seule à jouer à ce jeu. Au niveau international, il ya plusieurs parties simultanées.
Par exemple, Bernanke joue avec la Chine à travers une politique de QE espérant forcer la Chine à augmenter son taux d'intérêt, ce que la Chine ne veut pas faire.
Bernanke joue également avec le Congrès, jouant avec la politique budgétaire tout en exigeant le Congrès se prononce pas sur la politique monétaire.
Bernanke joue également en tentant de stimuler l'inflation aux États-Unis tout en maintenant les taux d'intérêt à long terme le plus bas possible. Cela peut-il fonctionner? Pour combien de temps? À quel coût?
Bernanke joue à la « poule mouillée » avec le marché obligataire
Trichet joue à la « poule mouillée » avec l'euro
Trichet et l'UE jouent egalement en ce qui concerne la stratégie en dents de scie en achetant des obligations souveraines, tout en offrant une « trésorerie illimitée » pour lutter contre la prétendue attaque sur l'Euro (ECB Offers "Unlimited Cash" for 3 Months at 1%, Buys Government Bonds to Fight Acute Tensions; Ireland, Take the Money and Buy Gold)
La seule chose qui peut sauver l'Europe serait que les détenteurs d'obligations senior acceptent un « haircut » sur les dettes dues par la Grèce, l'Irlande, l'Espagne et le Portugal qui ne peuvent éventuellement pas être remboursées.
Au lieu d'admettre ce qui précède, Trichet a sorti le bazooka « cash illimitée ». Le problème avec l'offre illimitée de trésorerie, c'est qu'il s'agit d'un prêt à intérêt élevé qui laisse intacte la dette et qui rajoute une énorme pénalité « taux d'intérêt » au-dessus de celle-ci.
L'Irlande ne pourra (probablement) pas rembourser sa dette, même à 0% d'intérêt. Pourtant, l'UE et le FMI s'attendent à ce que l’Irlande à rembourser un taux d'intérêt à 5,8%, sur un énorme prêt, alors que déficit budgétaire est de 30% du PIB, et que son économie est en contraction.
Mathématiquement, cette arnaque à la Ponzi ne peut pas fonctionner.
« Poules mouillées » australienne et canadienne
La Banque centrale Australienne joue également à ce jeu en laissant la bulle immobilière atteindre des sommets afin de prévenir une récession en 2008. Or, malgré le fait que les prix des matières premières continuent leur ascension, l'Australie est au bord de la récession, avec le PIB du 3e trimestre en baisse de 0,2%.
Pour ceux qui achètent des dollars australiens dans la croyance que ce placement est à l’abri des tempêtes pourraient avoir des surprises lorsque la Banque de réserve sera forcée de réduire ses taux d’intérêts pour lutter contre une récession qu’elle s’est refusée à combattre en 2008.
L'Australie sera contrainte à l’effondrement avec en prime un accroissement des stocks de logements massivement et des ventes aux enchères qui échoueront. L'économie australienne sera en ruine lorsque l’immobilier s’effondrera. Imaginez ce qui se passera lorsque la Chine ralentira et qu’elle entrainera à la baisse les prix des matières premières.
Le Canada a sa propre bulle immobilière, aujourd’hui encore ignorée, tout comme l'Australie. En effet, la plupart des promoteurs canadiens et australiens sont dans leur propre Fantasyland scandant « Ca ne peut pas arriver ici. »
Ce n’est qu’une question de temps.
« Poule mouillée » Japonaise
C’est l’un des plus importants jeux que le monde ait jamais vu, le Japon tient mordicus à vaincre la déflation. Le résultat est stupéfiant. La dette publique japonaise est de 200% du PIB et ce n’est pas terminé, mais il n’y a nulle trace d’inflation.
Pourquoi il n'ya pas d'inflation au Japon? Parce que, comme aux États-Unis, et contrairement à la Chine, il ya peu ou pas d'expansion du crédit au Japon.
Cela montre l'importance de l'expansion du crédit par opposition à l'expansion de la masse monétaire seule. Presque tout le monde se trompe en dépit des preuves accablantes montrant que la croissance du crédit généralisée est le pilote de l'inflation.
En fait, pour être beaucoup plus précis, l'expansion nette du crédit EST l'inflation, ce n’est pas un accélérateur de l'inflation.
En dépit de croissance de la dette nationale, les taux d'intérêt à long terme du Japon sont les plus bas au monde. Pourtant, en raison de la démographie et une population vieillissante, le Japon aura bientôt à puiser dans ses «économies», qui sont dans les bons du Trésor à 1%, déjà dépensés, avec 200% de plus, pour lutter en vain contre la déflation.
Le problème pour le Japon c’est que l'intérêt sur la dette nationale va consommer tous les revenus, si les taux d'intérêt à long terme augmentent que de 3% seulement. Pourtant, les données démographiques montrent que des taux d'intérêt plus élevés sont presque inévitables à moins que le Japon décide de faire défaut.
Ce qui est intéressant de noter c’est que les pays font souvent défaut sur la dette extérieure, mais très rarement défaut sur la dette de ses propres citoyens. Or, presque toute la dette du Japon est interne. Est-ce que le Japon va faire défaut sur sa dette ou le Japon va faire marcher la planche à billet?
Si la planche à billet fonctionne, le Japon sera confronté à un effondrement de sa monnaie. Dans un cas extrême, le Japon pourrait éventuellement voir une perte complète de foi dans le Yen (hyperinflation). À ce stade, l'hyperinflation est beaucoup plus probable au Japon qu'aux États-Unis.
La question cruciale pour le Japon est «Combien de temps ce déséquilibre peut-il continuer avant qu'il explose dans un sens ou l'autre? » Fait intéressant, le Japon peut exploser de deux manières, d'abord dans un sens puis dans l'autre, l'ordre et le calendrier est important.
« Poule mouillée » sur le Yuan
Fait intéressant, tout le monde à les yeux centrés sur le dollar avec un effondrement de la monnaie des États-Unis en perspective, même si un effondrement du yen japonais ou de l’Euro semble beaucoup plus probable.
Cependant, le Yuan constitue l’ultime ironie monétaire, en particulier qund Bernanke et le Congrès plaide pour que la Chine renforce le yuan.
Voici la raison: l'argent coule à flot en Chine dans l’espoir de hausse des taux, 10% de croissance perpétuelle, et une hausse du yuan.
Peu de gens prennent la peine de penser à ce qui se passera lorsque que le flux d’argent fera le trajet inverse ou bien si la Chine ne peut pas maintenir le taux de croissance prévu pour une raison quelconque. Le fait est que la Chine ne peut éventuellement croître de 10% perpétuellement et le pic pétrolier (peak oil) en est la raison.
Le pic pétrolier regarde droit dans les yeux les optimistes (bulls) sur la Chine, mais ils sont trop aveugles pour le voir.
« Poule mouillée » sur le Brut
Les prix du brut s'envolent toujours plus haut, non seulement en raison de pic pétrolier, mais aussi à cause jeu de poule mouillée de Bernanke avec le QE et celui de la Chine avec les taux d'intérêt. En réponse, les coûts de transports et de fabrications augmentent, la Chine est en surchauffe, et la pression sur les prix fait que les entreprises sont dans l’impossibilité de transmettre toutes les hausses des prix des produits importés.
Pendant ce temps, les « haussiers (bulls) » sur la Chine (presque tout le monde) encouragent ce qui est insoutenable, et la Chine elle-même pense qu'elle peut agir sur les prix par le contrôle des prix. ET comme cerise sur le gâteau spéculatif, les « hedge funds », les régimes de retraite, et autres spéculateurs de tous poils ne cessent de créer un nombre toujours croissant de contrats à terme et autres dérivés, ce qui augmentent considérablement le risque pour tout le monde.
Tout bien considéré, il semble probable que de telles spéculations, en conjonction avec la hausse des taux d'intérêt chinois qui vont finalement obtenir l’effet voulu, vont provoquer un deuxième krach sur les prix des matières premières (y compris le brut).
Jeu de « Poule mouillée » des investisseurs
Bernanke et la Chine ont agi d'une manière à créer une pression énorme sur les prix dans le secteur des services, notamment les petites entreprises qui ne peuvent pas répercuter les diverses hausses sur leur clients. Cela ne pourra pas durer et quand cela prendra fin ca ne sera pas joli à voir.
Pourtant, les hedge funds, les fonds de pension et autres investisseurs achètent les matières premières, devises et actions des marchés émergents comme si la croissance en Chine, en Asie et en Australie et leur monnaie étaient une « chose certaine».
Sortir à temps est la clé du succès des hedge funds, mais beaucoup ne comprennent même pas la nature du jeu qu'ils jouent.
Jeux de « Poule mouillée » collectifs
J'espère que vous voyez maintenant à quel point le pétrin dans lequel nous nous trouvons est interdépendant et complexe. A cela s’ajoute la compétition entre les banques centrales qui usent de diverses tactiques pour dévaluer leur monnaie que ce soit au Japon, en Chine et aux Etats-Unis, ou bien sans choix de tactique possible en Irlande, en Grèce, au Portugal ou en Espagne!
Nous sommes dans la phase finale de la guerre des devises et personne sur cette planète ne peut être sûr de savoir comment ou quand elle se termine, ou qui sautera en premier. Je doute fortement que les États-Unis soit le premier, et certainement rien de ce qui précède suggère que l'hyperinflation s’installe aux États-Unis. Néanmoins, l'ordre dans lequel les choses explosent est très important, selon le métier qui est le votre.
Si cela ne suffisait pas, les chances d'une collision multiple et simultanée (ou une série rapide d'accidents) est élevée et ne fait que croître avec les banquiers centraux qui utilisent de plus en plus d’outils contre-productifs dans l'espoir-contre-espoir de garder un couvercle sur la marmite.
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