Je vais écrire deux notes sur CSPS, la première plus centrée sur les derniers événements et la seconde sur la nouvelle histoire qui est en train de s’écrire.
En Février 2008 j’écrivais une note, peu après le roadshow de CSPS, dans laquelle je relatais les explications de Ian Cheng qui se défendait d’avoir un quelconque lien avec CESV (China Energy Savings) et les poursuites engagées par la SEC pour fraude sur le NASDAQ en 2005/2006. Vous pouvez-vous consulter l’historique ici des événements associés à CESV ici.
En 2008 on pouvait accorder le bénéfice du doute à Ian Cheng. A la lumière des événements qui ont eu lieu en 2011, la place pour le doute n’est plus guère permise…
Comment expliquer cette chute vertigineuse de l’action et des revenus ?
Imaginons que depuis 2007 l’entreprise en charge de l’audit des comptes avait certainement remarqué des irrégularités mais ces dernières devaient rester dans une marge de tolérance acceptable.
Mais au fil des années, les irrégularités s’accumulant, auxquelles s’ajoutaient des excès de gourmandises de Ian Cheng (par exemple le rachat des brevets par CSPS pour la somme de 10 Millions de Yuan), la fraude devenait aussi visible que le nez au milieu de la figure – il ne s’agissait plus de menus larcins sur lesquels on pouvait fermer les yeux. L’entreprise d’audit se trouvait alors face à un dilemme. Soit elle validait les comptes de la société au risque de s’attirer de graves ennuis si la fraude était dénoncée par une société tierce qui pourrait opérer pour le compte d’un introducteur par exemple, soit elle refusait de les valider en l’état (par respect du code de déontologie). Imaginons qu’elle ait choisi la dernière option. Tout ceci n’est que pure spéculation bien sûr.
Ian Cheng n’obtenant pas le précieux sésame, le tampon de l’entreprise d’audit validant les comptes de CSPS, subissait par ailleurs la pression des investisseurs européens, qui s’étonnaient du retard de la publication des résultats semestriels – en effet jusqu’à présent CSPS faisait preuve d’une régularité exemplaire quant à la publication des résultats semestriels et annuels. Le temps passant, les investisseurs devenaient de plus en plus impatients.
Pour sauver la face, Ian Cheng ne pouvait que publier des résultats plus proches de la réalité. Ce qu’il fit dans un communiqué laconique en Octobre 2011. Ils étaient évidemment extrêmement décevants !
Même si on prend en compte, à sa décharge, le fait que CSPS devait faire face à une concurrence locale toujours plus féroce dans le secteur de l’économie d’énergie, secteur qui est rappelons-le, fortement stimulé par le gouvernement central ; cela ne justifie en aucun cas une chute aussi dramatique des revenus !
Même si de nombreuses sociétés chinoises se ruent sur ce secteur, adoptent le même modèle d’affaires que CSPS, sont plus agressives en terme de prix… le chiffre d’affaires de CSPS aurait peut-être chuté de 20% ou 30% dans le pire des cas d’un trimestre à un autre mais pas de 90% ! De plus la pression concurrentielle aurait dû apparaître progressivement dans les résultats trimestriels précédents, mais au lieu de cela ils étaient parfaits !
Ne parlons pas d’un cours de bourse qui se situe au-dessus de EUR 25 au mois de Mai 2011 et qui termine sa course à moins de EUR 2 six mois plus tard.
Une partie de cette baisse est certainement imputable à la création des nouvelles actions. De 100 Millions d’actions en 2010, nous sommes d’abord passés à 200 Millions au début 2012 puis à 1 Milliard cet été. Mais il semblerait que l’information n’ait pas été communiquée à EURONEXT. Je ne sais pas si les détenteurs d’actions CSPS ont vu leur nombre augmenter.
Mais pourquoi créer autant d’actions ? Dans quel but ? Permettre à un investisseur institutionnel de rentrer dans le capital de CSPS ? Financer un projet industriel, une stratégie ? De tout cela nous ne savons rien et c’est bien dommage.
Peut-être que pouvons-nous trouver des éléments de réponses dans une publication sur le site de CSPS datant du 3 Décembre 2011.
En effet maintenant Ian Cheng doit réinventer une histoire, puis mettre son incontestable talent de conteur au service de cette histoire pour séduire de nouveaux investisseurs.
Toute histoire à un héros, celui-ci se nomme « moteur stirling ». Je vais vous en parler dans la prochaine note.
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