Il ne se passe pas une journée sans que des responsables (ou bien irresponsables, chacun choisira la formule qui lui plaira) n’apporte sa contribution à une estimation sur le prix du pétrole dans un avenir plus ou moins proche.
La banque américaine Morgan Stanley prédit, vendredi 6 juin, un "pic des prix du pétrole à court terme". Elle table sur un baril à 150 dollars d'ici le 4 juillet prochain, jour de la fête nationale aux Etats-Unis (Independence Day), période habituellement marquée par d'importants déplacements automobiles outre-Atlantique.
Et aujourd’hui (10/06/08), c’est au tour du président du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, d’affirmer à Deauville (Calvados) que le prix du baril de pétrole allait atteindre 250 dollars, sans préciser à quelle échéance, lors d'une conférence de presse (source AFP).
Toutes les parties à qui profite cette hausse semblent multiplier les
annonces pour préparer l’opinion à une hausse INELUCTABLE du prix du baril de pétrole.
Hausse certainement pas si inévitable mais les fonds d’investissements doivent
gagner de l’argent et ce n’est pas sur les places boursières que cela se
passera car l’effet concomitant de la
hausse du baril c’est la baisse (effondrement ?) des places boursières.
Parallèlement à ces annonces, les ministres de l'Energie des pays du G-8 (Etats-Unis, Japon, Russie, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Canada), associés à leurs collègues de Chine, Inde et Corée du Sud montrent à quel point ils sont impuissants en publiant dans un communiqué commun que producteurs et consommateurs doivent mieux coopérer. D’autre part ils admettent qu’une hausse de la production n'étant pas attendre dans un avenir proche, la réunion du G-8 à Aomori, a surtout été l'occasion de réfléchir aux moyens de réduire la consommation d'énergie et par là même la production de gaz à effet de serre – piètre consolation.Néanmoins c'est un signe très positifs pour les "Clean tech".
En effet, les « Clean Tech » (énergies
renouvelables, biocarburants, matériaux isolants ou les systèmes permettant d’économiser
de l’énergie) connaissent un engouement très fort depuis trois ans de l’autre
côté de l’Atlantique. Pendant que les Européens tentaient d’imposer au
monde le protocole de Kyoto, les Américains eux travaillaient de façon
beaucoup plus pragmatique. Résultat : le fossé entre Américains et Européens
s’est creusé. D’après une étude d’Ernst&Young pour les six premiers mois
2007, sur un milliard de dollars investis dans les Clean Tech ; 900 millions
l’ont été par les Etats-Unis et seulement 80 millions par l’Europe.
Les Européens réagissent aujourd’hui. Le monde
des Clean Tech est maintenant au centre de la stratégie de la plupart des
grands fonds d’investissements. Prenons l’exemple de
Pour Grégoire Aladjidi¸ directeur d’investissement chez TechFund (autre fond d’investissement), « Les Clean Tech englobent une dizaine de filières industrielles qui ont toutes des taux de croissance entre 20 et 40 % ». Selon les prévisions de Clean Technology Trends, la demande devrait exploser dans les prochaines décennies.
Face à ces perspectives attrayantes, de nouveaux acteurs s’intéressent à ce marché. C’est le cas de Pékin. « La Chine vient juste de rentrer sur ce marché. Les Américains étaient les plus gros pollueurs au monde et ils viennent juste d’être dépassés par les Chinois. Plutôt que de subir les réglementations de Kyoto, les Chinois cherchent eux aussi à devenir les leaders des technologies vertes », nous explique Dan Vogel, co-fondateur et président de la société Enablon (société de solutions de gestion dans les risques environnementaux).
Chine, Etats-Unis, Europe… les acteurs se multiplient.
Toutes ces nouvelles sont favorables à CSPS qui est en train de lever 10M d’Euro pour se développer.
L'article est très intéressant et instructif. Je ne savais pas par exemple que "sur un milliard de dollars investis dans les Clean Tech ; 900 millions l’ont été par les Etats-Unis et seulement 80 millions par l’Europe." Comme quoi il ne faut pas se fier forcément aux apparences.
En outre, dans votre article vous indiquez que "Toutes ces nouvelles sont favorables à CSPS qui est en train de lever 10M d’Euro pour se développer". Auprès de qui se fait cette levée de 10M d'Euro ? l'actionnaire actuel peut-il y participer ?
Par ailleurs, dans son édito BFM de ce matin, Marc FIORENTINO indiquait notamment "On ne peut pas passer de 11% de croissance à zéro en un an. Mais je suis prêt à remettre sur le tapis mes gains sur la baisse de Shanghai. Cette fois, je parie que la Chine entrera en récession en 2010. Les paris sont ouverts." Qu'en pensez-vous ?
Rédigé par : jmdel | 12 juin 2008 à 12:55
Bonjour
Concernant CSPS, plusieurs fonds se sont montrés intéressés et prêt à investir, les discussions sont toujours en cours donc je ne peux pas citer de nom pour l'instant pour des raisons de confidentialités que vous comprendrez.
Une récession en Chine en 2010? Je n'ai pas trop d'espace pour développer ici mais c'est vrai que la Chine est condamnée à un taux de croissance minimale de 8% (le chiffre date un peu) sinon les tensions sociales déjà très importantes risquent d'être hors de contrôle. L'inflation devient préoccupante également.
Cela dit il ne faut pas sous estimer le gouvernement Chinois qui est très conscient de sa dépendance vis à vis des USA. Plusieurs initiatives existent aujourd'hui pour réduire cette dépendance, la création d'une classe moyenne - insuffisant c'est vrai - le développement économique de l'Asie du Sud Est dans lequel la Chine prend une part active et le développement d'un axe moyen-orient/Asie essentiellement financier aujourd'hui. Il ne faut pas oublier qu'avec un prix au dessus de US$ 100 le baril de pétrole, les pays du Golfe devraient accumuler plus de US$ 9 Trillion (ou Milliard de Milliard) de revenu d’ici à 2020 d’après les estimations de McKinsey. Ceux sont des sommes énormes et la Chine va tout faire pour attirer une partie de ses capitaux.
Autre élément important, la Chine n'est pas une démocratie donc la gestion d'une crise financière et/ou économique ne sera pas gérer comme en Occident. Le gouvernement peut prendre des mesures qui ne seraient même pas envisageables en Occident.
Enfin le gouvernement est très riche, il a les moyens si ce n'est d'empêcher au moins de réduire l'intensité de la crise qui ne manquera pas de se produire un jour.
La Chine traversera une crise économique c'est certain, quand? Je dirais que cela sera lié à la prochaine "bombe financière" en provenance des Etats-Unis (la titrisation des prêts liés aux cartes de crédits est un bon candidat).
Pour terminer je dirais que si il y a récession en Chine, cela signifiera également qu'en Europe nous irons très mal également.
Rédigé par : fabrice | 12 juin 2008 à 14:35