Lors d’une très récente
conférence de presse, le Président Hu Jintao a mis en garde contre une aggravation
de la situation économique en Chine et a indiqué que de prochaines mesures
« extraordinaires » allaient être prise afin d’inverser la tendance.
Dans un discours prononcé à
l’intention du Politburo, M. Hu a appelé a "des mesures plus puissantes et
plus efficaces visant à accroître la demande intérieure, et la demande des
consommateurs, en particulier'', selon un rapport de l'agence de presse Xinhua.
Les détails de ces mesures
(il est question de 1000 Milliards d'Euros!) devraient être dévoilées lors de la prochaine session de l'Assemblée nationale populaire, qui se tiendra à partir du 5 Mars - c'est à dire demain.
La croissance de la Chine a
été de 6,8% au dernier trimestre de l'année 2008, un choc pour une nation habituée ces dernières années à des taux de croissances trimestriels à 2 chiffres.
Il important de noter qu’en
Novembre 2008, la Chine avait déjà dévoilé un plan de près de 500 Milliards de
dollars d’ici à la fin 2010 pour lutter contre la crise.
Mais depuis le mois de
Novembre 2008, la situation s’est certainement détériorée bien plus rapidement
que prévue - les exportations continuent de chuter. De nombreuses usines ont fermées laissant plus de 20 millions de travailleurs
migrants sans emploi et la gouvernement centrale redoute une recrudescence des
troubles car il ne faut pas oublier que tout ces migrants font vivre leur
famille – ce qui veut dire un Chine
femme, enfants et grands-parents.
Autre événement d'importance, ce week-end s’est tenu le
14e sommet de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean qui regroupe
les pays suivants : Thaïlande, Malaisie, Singapour, Indonésie,
Philippines, Brunei, Vietnam, Laos, Birmanie et Cambodge) qui a été largement
dominé par les conséquences de la crise mondiale sur les économies de la
région.
Il y a deux initiatives qui
me semblent intéressantes à souligner:
- La première c’est que les représentants de chaque pays
ont signé une déclaration solennelle, fixant une feuille de route pour former
une communauté économique s'inspirant de l'Union européenne à l'horizon 2015;
- La seconde c’est que les que
les représentants de chaque pays ont demandé expressément à leurs équipes de fixer
les modalités d'un fonds d'entraide de 120 milliards de dollars avant un
nouveau sommet, prévu du 10 au 12 avril, en présence cette fois de la Chine, du
Japon et de la Corée du Sud, trois autres partenaires du groupement régional
qui contribueront très fortement à alimenter ce fonds d'urgence.
Si jamais l’Asean réussit à
constituer ce fond, malgré le scepticisme des soit-disants spécialistes (qui
pour l’essentiel démontrent leurs incompétences au fur et à mesure que cette
crise se déploie) – je ne pourrais que les féliciter pour leur initiative et
qu'être consterné par les résultats de la
réunion des dirigeants européens qui s’est tenue au même moment à Bruxelles.
En effets l'UE n'offre pas de "réponses européennes" pour faire face à la crise, chaque pays y va de son plan et injecte des Milliard dans les entreprises fragilisées - tout en clamant qu'il faut bannir toute forme de protectionnisme. L’UE aidera au cas pas cas les pays d’Europe de l’Est qui en auront besoin – remarquablement irresponsable quand on sait que la quasi
totalité des emprunts des pays d’Europe de l’Est, d’un montant équivalent à
1700 milliards de dollars, sont détenus par des banques européennes. Quand
on sait également que pour l’essentiel il s’agit de prêts à court terme et que
ces pays devront rembourser ou refinancer l’équivalent de 400 milliards de
dollars cette année et toute cela dans un environnement délétère où le crédit
se fait rare !
Et là je ne peux que vous
inciter à lire l’excellent article d’Evans-Pritchard qui se trouve ici.
Nos dirigeants devraient prendre exemple sur l’Asean et réfléchir à un fond qui permettrait de sauver les banques de pays comme l’Autriche, la Belgique ou la Suisses qui sont très (inconsidérément) exposés à la défaillance (probable) d’un de ces pays de l’Europe de l’Est.
Compte-tenu des conclusions de cette réunion de Bruxelles, je crois hélas qu'il y a rien à attendre de la réunion du G20 du mois d'Avril.
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