Le G20 approche et les annonces se multiplient. Dans l’été, le sénat américain doit passer une législation visant à porter la limite de la dette fédérale de 12,1 Trillions à 13 Trillions de dollars à la mi-Octobre (1). Oui un trillion de plus en l’espace de quelques mois !
Evidemment la Chine réagit et prévient des risques à faire trop fonctionner la planche à billets – voir la traduction de l’article publié par Ambrose Evants-Prichard (2) ci-dessous. Réactions exacerbées par une nouvelle faiblesse du Dollar par rapport à L’Euro et au Yen ces derniers jours.
Les mesures protectionnistes se manifestent également. Ces derniers jours et
selon le quotidien américain Los Angeles Times paru ce samedi, les Etats-Unis
ont décidé d'ajouter, d'ici 15 jours, une taxe de 35% pour la première année,
de 30% pour la deuxième année et de 25% pour la troisième année sur les pneus
de voitures et de camions légers importés de Chine.
La Chine s'oppose fermement à la décision prise par les
Etats-Unis d'imposer des tarifs protectionnistes spéciaux sur les pneus
importés de Chine, a indiqué samedi Yao Jian, porte-parole du ministère chinois
du Commerce (3).
Enfin la récente élection de Yukio Hatoyama, chef du Parti Démocrate du Japon (PDJ) est un autre motif d’inquiétude pour l’Administration Américaine car ce dernier à clairement dit qu’il n’achèterait pas autant de bons du trésor US que son prédécesseur.
Traduction de l'article de Ambrose Evans-pritchard (2)
Cheng Siwei, ancien vice-président du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire et maintenant à la tête de l’initiative Chinoise pour l'énergie verte, a indiqué que Beijing était consterné par le recours de la Fed à « l'assouplissement du crédit ».
« Nous espérons qu'il y aura un changement dans la politique monétaire dès
qu'ils ont une croissance positive », a-t-il ajouté lors d’une réunion d’un
sommet annuel sur les marchés financiers qui s’est tenu à Ambrosetti
(ndlt : un mini Davos).
« Si ils (ndlt : les USA) continuent à imprimer des dollars pour acheter des obligations, cela conduira à de l'inflation, et après un an ou deux, le dollar chutera fortement. La plupart de nos réserves en devises étrangères sont en obligations américaines ce qui est très difficile de changer dans l’immédiat, c’est pourquoi nous allons diversifier graduellement nos réserves en euros, yen, et autres devises », a t-il dit.
La Chine possède plus de 2 billions de dollars, la plus importante du monde aujourd’hui.
« L'or est définitivement une alternative, mais quand on passe à l’achat,
le prix monte. Nous devons le faire avec précaution afin de ne pas pousser les
marchés à la hausse », a t-il ajouté.
Les commentaires suggèrent que la Chine est devenue le principal acheteur sur le marché de l'or et on peut compter sur la Chine pour acheter chaque fois qu'il y a une baisse du cours.
« Le crédit en Chine est trop complaisant. Nous avons une bulle sur le marché de l’immobilier et une autre sur le marché actions, nous devons être très prudents, car elles pourraient éclater ».
M. Cheng ajoute que la Chine avait appris de l'Occident que c'est une erreur de la part des banques centrales de cibler l'inflation sur les prix de détail et de ne pas s’inquiéter des actifs.
« C'est là que Greenspan a eu tord sur la période 2000 - 2004, il pensait que tout allait bien parce que l'inflation était faible, mais les actifs ont absorbé les liquidités. »
M. Cheng précise que la Chine a perdu 20 millions d'emplois en raison de la crise et a prévenu l'Occident de ne pas surestimer le rôle que son pays peut jouer dans la reprise mondiale.
L’objectif de la Chine est de passer d’une dépendance aux exportations au développement d’une consommation intérieure, mais cela exige un changement « dans l'idéologie du peuple chinois » car il faut décourager les excès d'épargne. «C'est très difficile ».
M. Cheng a indiqué que l'origine des déséquilibres mondiaux se trouve dans les habitudes de dépenses des États-Unis (et au Royaume-Uni) et de la Chine.
« Les Etats-Unis dépensent l'argent de demain aujourd'hui » dit-il.
« Nous, Chinois, nous dépensons l'argent d’aujourd'hui demain. C'est
pourquoi nous avons cette crise financière».
Pourtant, les conséquences ne sont pas symétriques. «Celui qui devient emprunteur, devient triste » dit M. Cheng.
(1):
http://thehill.com/homenews/senate/57493-senate-must-raise-debt-ceiling-above-12t
– le 07 Septembre 2009
(2) :
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