Après l’avoir annoncé depuis plusieurs mois, le voilà enfin célébré aujourd’hui. De quoi s’agit t-il ? Du NASDAQ Chinois bien sûr, le ChiNext c’est comme cela qu’il s’appelle.
10 ans, c'est le temps qu'il aura fallu pour que ChiNext devienne une réalité. Constamment sujet au débat au sein de
l’administration chinoise, le projet avait été successivement annulé puis
repoussé en raison des soucis boursiers chinois puis la crise économique.
Mais le lancement de ChiNext répond à deux besoin:
- Le premier, c'est la nécessité de la Chine à soutenir les
jeunes entreprises à forte croissance et la détermination de Pékin de déplacer
son économie de fabrication vers des industries innovantes et à plus forte
valeur.
- Le second c'est que ChiNext est censée ouvrir de nouvelles perspectives de financement aux PME chinoises, qui rencontrent souvent des difficultés à obtenir des crédits bancaires. Les Bourses de Shanghaï et Shenzhen sont dominées par des sociétés dont l'Etat détient une grande partie des actions.
L’exubérance irrationnelle si chère à Greenspan à la fin des années 90 s’est invitée à la fête car les cours des 28 sociétés cotées sur le ChiNext ont plus que doublé en séance !
Le tableau ci-dessous montre les cours des 28 sociétés cotées, vous noterez au passage que la couleur rouge n'a pas la même signification en Chine que chez nous!
Les acteurs de marché s'attendaient à ce qu'au moins un tiers des titres du ChiNext soit multiplié par plus de deux le premier jour. Si les 28 sociétés cotées ont atteint cet objectif durant la première journée d'activité, seulement 36% d'entre elles sont parvenues à conserver cette performance jusqu'à la clôture.
A titre d'exemple, à l'ouverture, la plus forte hausse a été
enregistrée sur les titres de Huayi Brothers Media Corp., une société de
production cinématographique. Les cotations ont débuté à 63,66 yuans, soit
122,74% au dessus du prix d'introduction.
La hausse la plus faible a été enregistrée
par Zhongyuan Huadian Co. Ltd à 47 yuans, soit 45,26% du prix d'introduction.
Autre illustration de la frénésie des
spéculateurs, le Shenzhen Stock Exchange a dû suspendre les cotations de toutes
ses valeurs au moins une fois pendant 30 minutes au cours de la matinée après
que celles-ci ont progressé de 20% par rapport à leur cours d'ouverture, ce qui
a déclenché les systèmes de sécurité destinés à freiner la spéculation
excessive.
La plupart des valeurs ont dû être
suspendues une seconde fois pendant 30 minutes lorsque leurs gains ont affiché
50%, tandis qu'une poignée, dont les studios de cinéma Chengdu Geeya
Technology, a été suspendue une troisième fois après une hausse de 80%.
A la fin de la journée, Geeya fut d'ailleurs
le plus gros gagnant du jour, son cours ayant plus que triplé par rapport à son
prix d'introduction, tandis que son concurrent Huayi Brothers Media fut la
valeur la plus échangée.
« Presque toutes les entreprises ont
maintenant vu leurs cours atteindre des valorisations excessives, reflet d'une
spéculation galopante », a toutefois commenté Zheng Weigang, chef des
investissements chez Shanghai Securities.
Le doublement, voire le triplement, des capitalisations
est habituel au début des introductions en Bourse à Shenzhen compte tenu de
leur faible valorisation.
Au regard des prévisions de bénéfices 2009,
les analystes ont estimé que la moyenne des ratios de cours rapportés aux
bénéfices (PER) pour les introductions en Bourse devraient être de 40, alors
qu'ils ont atteint 75 vendredi sur le ChiNext selon des calculs réalisés par
Reuters.
Les autorités de régulation étudient plus de
100 demandes d'introduction en Bourse sur ChiNext et plusieurs responsables du
secteur estiment qu'au moins 1.000 entreprises s'apprêtent à être cotées sur ce
marché l'année prochaine.
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