Je reprends volontairement le titre d’une dépêche de l’AFP qui est tombée le 16 Février. Le tableau ci-dessous vous donne la liste des pays qui détiennent la plus grande quantité d’obligations US (T-bonds). Le Japon a repris la première place et la Chine comme annoncée l’année derrière a réduit ses achats de T-bonds avec une nette préférence pour les maturités courtes (le 2 ans principalement).
Le tableau ci-dessous donne les volumes en obligations US par pays.
Alors nouveau signe de
défiance de la Chine dans la dette américaine ? Oui certainement et on
peut y ajouter la volonté de donner une leçon aux Etats-Unis pour les ventes d’armes
de Taiwan, son « intervention » en Iran, les taxes douanières sur les
produits Chinois, la visite du Dalaï lama…
Bref le torchon brule
entre les Etats-Unis et la Chine ! Pourtant il y a une époque pas si
lointaine où ces deux là s’étaient trouvés de bonnes raisons de s’acoquiner telle que « je
t’achète tes produits, tu m’achètes ma dette ».
Les relations étaient
houleuses certes, mais la raison l’emportait sur la passion. Et puis Lehman
Brothers, les subprimes ont rompu le
charme. Le consommateur américain qui ne consomme plus de produits chinois et
le gouvernement Obama qui crie un jour au voleur (le Yuan est sous évalué) et
un autre roucoule (j’exagère) pour qu’on achète ses obligations d’état
finissent d’inquiéter la Chine.
Une interprétation
possible de toutes les mesures prises par la Chine ces derniers temps pourrait
être qu’elle se prépare à affronter une possible seconde déflagration en
provenance des USA déclenchée très probablement par les défaillances sur les
prêts liés à l’immobilier commercial d’une part et celles des obligations d‘états
(de l’union) et/ou municipalités d’autre part.
Cela passe par :
- Une moindre dépendance
envers les Etats-Unis qui se constate dans la réduction de ses achats d’obligations
US (que ce soit des Obligations du Trésor, d’états de l’union ou bien de
municipalités) ;
- Renforcement des fonds
propres des banques afin de réduire l’allocation
des prêts et de manière détournée une chute sensible (voulu) des bourses (au
moins celle de Shanghai) ;
- Stimuler le marché
intérieur mais aussi les accords bilatéraux avec les pays de la zone
Asie-Pacifique pour écouler le surplus de production ;
- Verrouillage des
sources d’approvisionnement de matières premières indispensables pour alimenter
la reprise économique quand un nouveau cycle redémarrera.
Reste à savoir comment
le gouvernement Chinois va gérer l’éclatement des bulles immobilières et
boursières qui ne résisteront pas à cette deuxième déflagration.
Bonjour Fabrice.
Si je comprends bien il pourrait y avoir une autre crise qui serait elle bien plus grave, dans les conséquences qu'elle aura sur les économies mondiales, que celle de 2008-2009. Est-cela ?
Jean-Michel
Rédigé par : Jean-Michel | 21 février 2010 à 22:12