Dans un article très récent du New York Times, on peut lire que le gouvernement central a donné aux régulateurs de la bourse de Shanghai leur feuille de route pour faire de Shanghai la plus importante place financière d’Asie, reléguant aux rôles secondaires les bourses de Tokyo, Hong Kong ou bien Singapour. L’objectif est pour le moins ambitieux ! Le calendrier mentionne 2020 comme objectif. Est-ce possible, tellement le chemin qui conduira à cet objectif est escarpé et pleins d’embuches ? Mais les chinois sont patients et se donner des objectifs à 10 ans même 15 ans ne les effraient pas.
J'ai noté deux innovations, la première l'apparition des contrats à termes (les futures) qui permettront aux opérateurs de se couvrir contre les fluctuations violentes - pour rappel la vente à découvert (les shorts) n'est pas autorisée en Chine et la seconde la possibilité pour les entreprises étrangères d'être cotées via un nouveau compartiment international ce qui permettra aux chinois autres que les institutionnels d'acheter des actions de sociétés étrangères.
Shanghai Exchange Sets Plans for
Foreign Listings
D’après David Barboza du New York Times, la Bourse de
Shanghai serait en train de peaufiner ses plans pour créer un compartiment
international cette année, ce qui permettrait aux entreprises étrangères de
proposer des actions aux investisseurs chinois en Chine continentale, une
première !
Un compartiment international, ce que les régulateurs ont rêvés
pendant des années, permettrait de renforcer le développement du marché des
capitaux, mais aussi de renforcer
considérablement les efforts de Shanghai pour se transformer en une capitale
financière mondiale, et enfin permettre aux entreprises multinationales de
lever milliards de dollars chez de nouveaux investisseurs locaux et
probablement forcer les banques de Wall
Street et les plus importants fonds
d'investissements à établir une présence (ou bien l’accroitre) dans la ville.
Certaines entreprises dont General Electric, HSBC
Holdings, Standard Chartered Bank et le New York Stock Exchange ont dit qu'ils
envisageaient ou étudieraient la possibilité d’être listées à Shanghai dès l'ouverture du compartiment
international.
Xu Quan,
directeur adjoint du Bureau des services financiers de Shanghai, a déclaré
mercredi que le Shanghai Stock Exchange avait préparé un projet de
règlementation pour ce compartiment international et qu'il était en cours d'examen par les
régulateurs.
« Une fois que les régulateurs
auront donné leur accord, le compartiment international sera lancé», a dit M.
Xu.
Les analystes pensent que Shanghai tente de convaincre des
dizaines de sociétés chinoises qui sont aujourd’hui inscrites à la Bourse de
Hong Kong, sur NYSE ou le Nasdaq de
revenir en Chine pour une cotation à la bourse Shanghai.
Les régulateurs espèrent que le compartiment
international va également améliorer la
qualité des sociétés des sociétés cotées
et aussi permettre aux investisseurs
chinois d’investir dans les sociétés les
plus réputées à l'étranger.
Jusqu'à présent, la Bourse de Shanghai a attiré de grandes
entreprises d'État. La plupart des sociétés privées en Chine se font coter à
l’étranger.
Quelques entreprises
multinationales implantées en Chine sont également cotées à Hong Kong. Par exemple, les casinos Wynn Resorts et Las Vegas Sands ont
récemment levé des milliards de dollars en listant leurs opérations de Macao à la Bourse de Hong Kong.
En 2009, Beijing a approuvé des plans pour faire de
Shanghai un centre financier international capable de rivaliser avec des centres
comme New York, Londres et Hong Kong. Il y a toujours des obstacles de taille,
comme la monnaie chinoise qui n'est pas librement convertible. Hong Kong, région administrative spéciale de
Chine, a sa propre monnaie et ses propres organismes de réglementations des
valeurs mobilières.
Les régulateurs ont déclaré que les entreprises étrangères
seront bientôt autorisées à s’introduire sur la bourse de Shanghai via l’émission de certificats (China
Depository Receipts, qui sont similaires aux American Depository Receipts sur
le NYSE (*)).
Ce vendredi, la Chine lancera la négociation de contrats à
terme surles indices boursiers (les futures) ce qui donnera aux investisseurs
locaux plus d'options. Shanghai envisage également d'introduire des
instruments financiers dérivés et a encouragé les Groupe Blackstone et Carlyle
- deux des plus grandes sociétés mondiales de capital-investissement - à créer
des fonds en devise locale, le renminbi.
(*) L'American Depositary Receipt (ADR) permet aux entreprises étrangères d’avoir une cotation sur les marchés américains. Par exemple, l’entreprise française cotée au CAC 40 peut également demander un certificat pour être cotée aux États-Unis. La banque américaine en charge de fournir le certificat va exiger un dépôt d'un certain nombre d'actions étrangères. La banque gère pour le compte de l'émetteur les flux de dividendes et le registre des détenteurs.
Merci beaucoup pour cet article.
Sauriez-vous où trouver les valeurs chinoises cotées sur EURONEXT?
Merci pour faire partager vos recherches.
Rédigé par : Laurent | 24 mai 2010 à 07:27
Bonsoir laurent, je ne suis pas sur de bien comprendre votre question. Sur ce blog vous avez presque toutes les sociétés chinoises cotées sur EURONEXT - il doit en manquer peut être 2 ou 3...
Rédigé par : fabrice | 24 mai 2010 à 21:59