Voilà un article intéressant que j'ai lu aujourd'hui sur le "South China Morning Post". De plus en plus d'usines dans la province du Guandong font faillite car elles ne peuvent plus faire face à plusieurs facteurs exogènes que sont la hausse des coûts des matières premières, la hausse des salaires, le resserement du crédit et en fait une baisse de la demande. Le gouvernement central pour préserver une croissance insolente (mais indispensable pour préserver une relative paix sociale) à alimenter plusieurs bulles, immobilier, crédit, bourse.
L'un des effets pervers (voulu ou pas?) de la politique monétaire US a été de créer une autre bulle, celle des matières premières, qui induit des pressions inflationnistes chez les BRIC, la Chine en particulier. Cela pèse de plus en plus sur les PME maunufacturières chinoises. L'inflation, la pénurie de main d'oeuvre ont fait exploser les salaires dans les usines - près de 50% d'augmentation dans certains cas - tant mieux pour ces ouvriers qui sont exploités au delà de l'acceptable.
Mais si à cela vous ajouter une baisse du carnet de commandes, c'est tout un modèle économique qui est en danger - celui-là même qui a permis à la Chine de devenir une grande puissance mondiale - et au delà une sérieuse menace pour des millions d'emplois.
Un défi de plus pour le gouvernement central.
Fears for future as factories go bust
Labour shortages and production costs force two big employers close in Dongguan, as worries mount that SMEs' woes will spread to leading companies
Source: South China Morning Post
Les récentes faillites de deux grandes usines de Dongguan - un important centre manufacturier du Delta de la rivière des perles - a suscité des craintes à propos des poids lourds du secteur manufacturiers qui ne pourraient pas résister à la hausse des coûts de production d’une part et à la pénurie de main d’œuvres d’autre part.
Les jouets « Dongguan Soyea », l'une des plus anciennes usinesde jouets à Dongguan, a fait faillite il ya une semaine, mais elle assure néanmois les salaires dee ses 470 travailleurs pour le mois Juin et la première moitié du mois de Juillet. Plus de 200 des travailleurs se sont réunis en face des bureaux des représentants du gouvernement de la ville ce mardi en signe de protestation.
Dingjia, une entreprise de textile qui employait plus de 2.000 travailleurs a fermé au milieu du mois dernier.
D’après le journal « Guangzhou Daily », de nombreux ouvriers travaillants pour d’autres usines de la ville ont rencontré des problèmes similaires. En effet le journal rapportait que le nombre de faillites et de travailleurs qui protestaient contre le retard de paiement a doublé récemment. Cependant, la plupart des entreprises qui ont fait faillite étaient de petites ou moyennes entreprises.
Les médias de Chine continentale ont averti que la faillite de grands constructeurs tels que Soyea était un signe que les usines pourraient faire face à des moments plus difficiles que lors de la crise financière mondiale de 2008, lorsque plusieurs fabricants importants ont fait faillite.
Xinhua a cité hier Cai Kang, un responsable du commerce extérieur à Dongguan, en disant que les commandes ont chuté de 15% tandis que les coûts avaient eux augmenté de 11,4%. Les marges bénéficiaires ont chuté de 2 à 3%. Néanmoins, selon le Xinhua, il était encore trop tôt pour dire s'il y aurait une vague de faillites à Dongguan ou non.
Chen Yaohua, directeur de l'association de l'industrie du vêtement textile de la ville et, a été cité comme disant que 10% des entreprises textiles à Dongguan sont sous pression en raison des difficultés à obtenir des prêts, de la hausse des coûts du travail et des matières premières et pour finir de l'appréciation du yuan.
Soyea, détenue par un homme d'affaires sud-coréen, produisait des jouets en peluche depuis 1992 et à un moment employé plus de 2000 travailleurs.
Liu Muling, directeur adjoint de l’Association des femmes entrepreneurs de Dongguan, a déclaré de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) étaient soient fermées soient déplacées vers les régions intérieures là ou le coût du travail est moins élevé.
«Beaucoup d'entreprises ne pourraient pas survivre parce qu'elles ne pouvaient pas trouver suffisamment de travailleurs», dit-elle. « Ceux qui ont réussi à en trouver suffisamment ne pouvaient pas faire face à la hausse des coûts. »
Par rapport à la main-d'œuvre bon marché du passé, maintenant « ils doivent payer cinq fois plus aux travailleurs et si ils décident de les faire travailler plus de huit heures par jour, alors ils doivent souscrire à des assurances sociales », a t’elle dit.
Une marge bénéficiaire de 8% à 10% aurait été suffisante pour les PME, mais elle est grignotée par les coûts croissants des matières premières et du travail, dit-elle. Ayant bâti son succès sur le coût du travail très bon marché, Dongguan cherche maintenant à changer son modèle de croissance construit sur une main-d'œuvre bon marché pour de modèle reposant sur la high-tech sous la pression du gouvernement central.
Du Dade, un ouvrier senior qui travaillait pour un fabriquant de meubles qui a récemment fait faillite et qui lui doit toujours plus de 20.000 yuans (HK $ 24 092) en salaires rétroactifs, a déclaré au Guangzhou Daily : « La marge bénéficiaire a diminué d'au moins 10%. Si un patron ne gère pas ses affaires correctement, les problèmes apparaissent très vite. »
Chen Naixing, chercheur à l’Institut d'économie industrielle de l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré que le taux de faillite normal en raison de pressions concurrentielles devrait être d'environ 5%.
Toutefois, les PME à Dongguan ferment pour d'autres raisons aujourd'hui, parmi celles-ci on trouve une pénurie de main et un manque de capitaux provoquée par un resserrement du crédit.
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