Le gouvernement central chinois annonce la création d’une
entité qui centralisera la politique et la gestion des ressources énergétiques,
fonctions exercées jusqu’à présent par différentes agences.
Les informations qui suivent concernent les énergies
renouvelables dans lesquelles la Chine investit massivement afin de réduire se
dépendance au Charbon et par conséquent réduire
la pollution de l’air.
La toute puissante NDRC (National Development and Reform
Commission) va investir près de US$ 270 Milliards entre 2006 et 2020 pour que
les énergies renouvelables contribuent à hauteur de 10% de la facture
énergétique totale en 2010 et à 15% en 2020.
Pour information les énergies renouvelables ont contribué à
hauteur de 7.5% de la consommation énergétique globale en 2005.
(Source ChinaView.cn 2008-3-13)
Le reste de l'article se concentre sur les énergies éolienne, solaire et biogaz. Je reviendrais dans d'autres notes sur l'éolien, le biogaz et l'hydraulique (autre source d'énergie importante en Chine).
Energie Eolienne
La Chine figure à la cinquième position mondiale avec une capacité
électrique installée de 6.05 Millions de kw – loin derrière l’Allemagne numéro
1 mondiale avec une capacité installée de 20,62 Millions de kw.
Une nouvelle tranche de 4.2 Millions de kw est en cours d’installation.
En 2007, le parc éolien a produit 5.6
Milliards de kilowattheure (kWh) d’électricité, en augmentation de 95% par
rapport à l’année précédente.
Figure 1: construction d'un parc éolien en Mongolie
Par ailleurs la Chine s’est également lancée dans le déploiement d’éoliennes
“off shore”. C’est la CNOOC (China National Offshore Oil Corp.) qui a eu la
maîtrise d’ouvrage de ce premier parc dans le Nord Est de la mer de Bohai. Il a
couté US$ 5.4 Millions et est opérationnel depuis le mois de Novembre 2007.
En mode nominal, ce parc doit produire 4.4 Millions de kw/h.
Energie Solaire
En Chine énergie solaire rime avec chauffe-eau solaire et il y a comme une dissonance avec centrale à énergie solaire.
L'Institut de recherche sur l'Énergie (IRE), faisant partie de la Commission
d'Etat pour le développement et de la réforme (CEDR), a soumis le 20 septembre
2007 un rapport sur "les marchés et politiques de l'Énergie renouvelable
en Chine" au congrès mondial solaire 2007.
La Chine consomme plus de la moitié de l'eau chauffée
par l'énergie solaire au monde et produit la moitié des systèmes de chauffe-eau
solaire produits dans le monde chaque année.
En 2006, le taux de couverture des chauffe-eau solaires
fonctionnant en Chine avait atteint 100 millions de m2, bénéficiant à 20
millions personnes (elle était de 35 millions de mètres carrés de capacité
installée en 2000). La capacité de production annuelle a atteint 20
millions de m2 en 2006, en hausse de 20% par rapport À l'an dernier,
selon le rapport.
Ce rapport a également noté que, mis à part les
chauffe-eau solaires, les appareils fonctionnant à l'énergie solaire étaient en
train de se développer en Chine, tels que des appareils à énergie solaire
chauffants et réfrigérants, des systèmes de climatiseurs et de dessalement
d'eau de mer à énergie solaire.
Selon Li Junfeng, directeur adjoint de l'IRE, la Chine
devrait continuer à et à populariser l'intégration d'équipements à énergie solaire
dans la conception et la construction des habitations. Les chauffe-eau à
énergie solaire feront leur entrée dans plus de foyers de régions rurales et
de villes en Chine.
"En utilisant l'Énergie solaire, la Chine pourra
Économiser plus de 50 millions de tonnes de charbon en 2010," a
estimé Li Junfeng.
Chen Deming, vice-ministre en charge de la CEDR, a dit
plus tôt cette année que la Chine promulguerait bientôt des mesures stipulant
l'installation obligatoire d'équipements à énergie solaire dans le secteur de
la construction.
Enfin la Chine se servira des Jeux Olympiques comme vitrine. Le village
olympique s’appuiera sur l’énergie solaire pour d’une part chauffer plus 90% de l’eau chaude qui y sera utilisée et
d’autre part assurer près de 90% de l’éclairage électrique.
Bio-énergie
L'utilisation du biogaz est principalement popularisée dans
les régions rurales, il s'agit d'une approche qui assure à la fois
l'approvisionnement en énergie et la protection de l'environnement.
Les statistiques font valoir que la Chine comptabilise 21.75
millions de cuves de biogaz à la fin de 2006, ce qui contribue
non seulement à l'amélioration de la vie des agriculteurs, mais aussi au
développement de l'économie locale.
D’après Kou Jianping, Directeur de la division Ecologie et Energie au
Ministère de l’Agriculture, les installations
de cuves de biogaz produisent 8.5 Milliards de M3 de biogaz annuellement,
l’équivalent de ce que pourrait produire 13,3 Millions de tonnes de Charbon ou
bien 4.5 Millions d’hectares de bois.
En 2020, la NDRC souhaite que 300 Millions de foyers ruraux soient équipés
de cuves de biogaz
Figure 2: Installation d'une cuve de biogaz
Alors pour ceux qui veulent en savoir plus sur le biogaz, voici une petite explication:
Les réservoirs à biogaz fonctionnent avec les déchets humains et animaux,
lisier de porc en particulier. Ces déchets, rassemblés dans un digesteur, produisent
ainsi du méthane. Cela permet d'une part, de gérer à la fois les excréments et
de les valoriser grâce à l'utilisation du méthane pour l'éclairage et la
cuisine (ce qui diminue notamment l'achat de charbon, très polluant, et le
temps de collecte de bois dans des zones déjà très déboisées), et d'autre part
d'utiliser les résidus comme engrais naturels. Enfin, cela permet d'améliorer
l'hygiène des maisons et des cours.
Le réservoir à biogaz est enterré et les latrines construites sur son toit
pour des raisons d'isolation (la digestion par les bactéries anaérobies est
optimale à 37o et à température constante).
La performance du système est améliorée par :
-
La présence de latrines et leur connexion directe au digesteur;
-
La construction de parcs à animaux (essentiellement des cochons) - sur le
toit du réservoir à biogaz - permet non seulement d'améliorer la situation
sanitaire, mais aussi de fournir une isolation supplémentaire et donc une
meilleure production de gaz.
Enfin de manière périphérique, le développement de cultures fourragères est
alors souhaitable, le parcage induisant l'apport de nourriture. La luzerne est
reconnue pour ses qualités nutritives, cette semence a une durée de vie de plus
de 10 ans, les prélèvements se font par coupe. Elle peut en outre s'enraciner
jusqu'à 4 m de profondeur et donc, plantée par bande de 50 cm de large au bord
des terrasses, consolider efficacement celles-ci et prévenir l'érosion.
Source: Christophe Barron et Jeanne Rouy - article sur la technique du Biogaz mise en place par Initiative
Développement en Chine – http://www.id-ong.org/
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