Je vais commencer cette note par un appel de Gordon Brown qui a été repris par The Times. "L'Occident sollicite humblement l'aide de l'Orient face à la crise financière", titre le quotidien londonien The Times. Le 28 octobre, le Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé la Chine et les pays du Golfe à augmenter les ressources financières du FMI pour venir en aide, entre autres, aux Etats européens en difficulté : l'Islande, l'Ukraine et la Hongrie. Les experts craignent que les fonds actuels du FMI (250 milliards de dollars) ne suffisent pas à répondre à toutes les demandes.
Et si je lis le Telegrah du 26 Octobre (les journaux Anglais sont décidément plus avisés que les nôtres) La crise financière qui se répand comme une traînée de poudre dans tout l’ex-bloc soviétique menace de déclencher une deuxième crise bancaire en Europe de l’Ouest, encore plus dangereuse, entraînant l’ensemble du continent dans un véritable marasme économique. Car il a des mouvements massifs de capitaux qui fuient le risque provoquent une crise de première importance sur le front des devises.
La solidité des monnaies est testée jusqu’à la rupture à la périphérie de Union Monétaire Européenne, durant cette tourmente qui rappelle celle de l’effondrement du serpent monétaire européen en 1992.
Les données les plus récentes de la Banque des Règlements Internationaux montrent que les banques d’Europe occidentale ont dans leurs livres la quasi-totalité de l’exposition au risque né du dégonflement de la bulle sur les marchés émergents.
Elles détiennent les trois-quarts du total 4 700 milliards des prêts bancaires octroyés en Europe de l’Est, en Amérique Latine et dans les pays émergents d’Asie lors du dernier boom mondial du crédit. Cette somme dépasse largement les montants de la débâcle des crédits hypothécaires US.
L’Europe a déjà eu un premier avant-goût de ce que cela pourrait signifier. Les mésaventures de l’Islande lui a coûté 74 milliards de dollars. Les Allemands ont perdu 22 milliards.
A titre d'exemple l’exposition des banques autrichiennes sur les marchés émergents est égale à 85% du PIB - avec une forte concentration en Hongrie, en Ukraine et en Serbie - qui tous, avec la Biélorussie, se pressent à la porte du FMI pour obtenir des prêts pour leur sauvetage.
Le montant de cette exposition au risque représente 50% du PIB en Suisse, 25% en Suède, 24% au Royaume-Uni, et 23% en Espagne. Aux États-Unis elle n’est que de 4%. L’Amérique restera spectatrice durant ce nouvel épisode.
Bref rien de réjouissant du coté de l'Europe et nos chères banques cachent encore quelques squelettes dans leurs placards...
Les fonds du Golfe comme on peut le voir ci-dessous font le pari de l'Asie, les USA étant sinistrés et l'Europe présente des risques non encore évalués.
Kuwait Finance House, le troisième plus grand
prêteur du Golfe, a déclaré mardi qu'il vise lever 600 millions de dollars auprès
d’investisseurs du Moyen-Orient en 2009. Ces fonds seront utilisés pour prendre
des participations dans des entreprises privées ainsi que dans l’immobilier en
Asie.
Comme l'économie mondiale ralentit, le secteur bancaire islamique risque d'être
touché à son tour (par la baisse des biens et des prix des produits de base,
car elle dépend fortement de ces actifs pour soutenir les transactions). Mais
Kuwait Finance voit la baisse des marchés comme une chance d'acheter des actifs
à bon marché.
«Bien sûr, la collecte de fonds ne va pas être facile, mais c'est le meilleur
moment, parce que si vous avez de l'argent, les actifs sont à très bon
marché", a déclaré Lim Boh Soon, Directeur Exécutif de la banque islamique
de Singapour à l’agence Reuters lors du congrès « Wealth Management Summit »
à Singapour.
Les US$ 600 Millions seront répartis dans 3 fonds. Lim, qui auparavant a dirigé
le fond Vietcombank Management, a déclaré qu’il a déjà levé US$ 100 millions pour le fond Asia Growth
qui sera lancé au cours du premier
trimestre 2009, suivie par un fond de US$ 300 millions destiné à l’immobilier,
et enfin un fond de US$ 200 millions destiné au secteur maritime.
Lim précise que le Fond Asia Growth prendra des participations (de l’ordre de
20%) dans 10 à 15 petites entreprises dans divers secteurs, puis cédera ses
participations quand les entreprises seront listées.
Kuwait Finance House, financera 10% de chacun des 3 fonds sur ses fonds
propres. Les 90% restants seront collectés auprès des investisseurs
institutionnels, des banques privées, et les particuliers ultra-riches dans la
région du Golfe.
Lim a ajouté qu’il voit des possibilités en particulier en Chine et en Asie du
Sud-Est, principalement parce que il s'attend à ce que les entreprises nord
américaines rendues vulnérables par la crise du crédit et à la recherche de
cash cèdent les investissements non stratégiques en Asie et ce à prix bradé.
Source: Daryl Loo, Liau Y-Sing, Reuters 15 Octobre 2008
Abu Dhabi Investment House (ADIH), une banque arabique du
Golfe, a prévu de lever US$ 1,5 milliards destinés à un fond de
capital-investissement qui sera investi dans l'immobilier et dans l’industrie
manufacturière en Chine avec un partenaire local.
Un accord de coopération pour le lancement du Fond sera signé dans un délai de
deux mois, a déclaré Rashad Janahi, directeur général chez ADIH.
ADIH s’intéresse à la Chine à un moment où une série de mesures de resserrement
du crédit font chuter le marché de
l'immobilier comme le montre la réduction du nombre des transactions d’un mois
sur l’autre et la baisse des prix principalement dans les grandes villes
côtières.
De plus le secteur manufacturier, particulièrement axé sur l'exportation et
très gourmande en main-d'œuvre, est durement touché par l'affaiblissement de la
demande des États-Unis, ainsi que de l’Europe dans une moindre mesure.
Toutefois, Janahi ajoute: "Nous trouvons que la correction actuelle est
une opportunité."
Janahi, s’adressant à Reuters et à un journal chinois en marge du Forum
économique mondial qui se tient à Tianjin, n'a pas dit combien ADIH souhaitait
investir. Tout comme il souhaitait rester discret sur l’identité de son
partenaire chinois.
Source: Reuters 6 Octobre 2008
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