Voici la copie d'une interview donnée par Ian Cheng à un journal en ligne "connexion" de la chambre de commerce et d'industrie de France à Shanghai. L'article original se trouve ici.
China Super Power Saving Holdings Limited, créée en 1999 par Cheng Ian, un ingénieur sino-canadien, est devenue un acteur majeur sur le marché de l’offre de solutions d’économie d’énergie, avec 147 agences en Chine et 17 agences en Europe et en Afrique. Titulaire de 31 brevets, recommandée par de nombreuses régions chinoises et par la Banque mondiale, cotée depuis 2008 sur le marché Euronext, la société a installé ses laboratoires et sa production à Shenzhen et développe des partenariats avec des sociétés étrangères. Son fondateur Cheng Ian, qui est aussi vice-président de China Energy Saving association et de China Lighting association*, nous parle de son business model et des perspectives du marché des économies d’énergie en Chine
Connexions :
Pourriez- vous présenter le business model de votre compagnie ?
Cheng
Ian : Mon concept est flexible et facile à accepter. Nous ne vendons pas
seulement des produits, nous fournissons des solutions complètes qui incluent le
diagnostic et la maintenance avec un système de rémunération basé sur le partage
des profits. Tout a commencé en 1999 quand j’ai rencontré deux économistes
américains qui m’ont alerté sur la question des économies d’énergie, cruciale
pour l’avenir notamment en Chine. J’ai commencé à repérer les technologies et en
2002 j’ai installé mon premier laboratoire à Shenzhen puis une usine et un
réseau d’agences. En 2008 nous avons été listés sur Euronext. Nous sommes la
première compagnie privée en Chine à être approuvée par la Banque mondiale dans
le domaine des économies d’énergie. Nous avons beaucoup de brevets : pour
l’éclairage, pour les moteurs, pour le refroidissement… Nous travaillons avec
toutes sortes d’institutions — galeries marchandes, usines, hôtels, compagnies
de parking … — à condition qu’elles utilisent l’électricité au moins 16 heures
par jour. Sinon, nous ne sommes pas intéressés. Pour l’instant, nous sommes
présents en Europe en Afrique quand le voltage est de 220. En 110 volts, notre
business model ne dégage pas assez de marge.
C : En quoi consiste le «
partage des profits » ?
C. I. : Nous prenons en charge
l’installation et la maintenance du système électrique et nous récupérons notre
mise sur les économies budgétaires que permettent ces économies d’énergie avec
un pourcentage qui varie entre 60 à 70% des gains. Nous avons été les premiers à
lancer ce business model en Chine en 2003, pour l’éclairage public de Zhouzhou
dans le Hunan. Depuis, nous avons été abondamment suivis. Nous intéressons les
compagnies chinoises car nous garantissons un bon service à long terme (sans
économies, pas de rémunération) sans qu’ils aient besoin d’investir eux-mêmes.
C. : A combien évaluez-vous le marché potentiel des économies d’énergie
en Chine?
C. I. : A plus de 400 milliards de Rmb avec une
augmentation annuelle de 10%. Cela comprend à la fois les bâtiments et les
processus industriels, tout ce qui utilise de l’électricité. Les grandes
compagnies subissent actuellement une forte pression de la part du gouvernement
pour économiser l’énergie. Dans chaque ville, dans chaque région de Chine un
vice-maire, un vice-gouverneur, en charge des économies d’énergie, joue son
poste sur sa capapcité à atteindre l’objectif assigné : économiser minimum 4%
par an.
C. : Pensez-vous que les Chinois s’adapteront vite aux exigences
d’économies d’énergie ?
C. I. : Quand j’ai commencé les clients
chinois étaient difficiles à convaincre. Maintenant ils comprennent et acceptent
mieux ce concept. Nos produits ont été approuvés par les autorités et nous avons
plus de 10 000 clients en Chine, des entreprises d’Etat géantes ou des clients
internationaux (Hitachi, Sanyo) jusqu’à des PME… Vous savez, la Chine a une
forte expérience en matière d’économies d’énergie. Dans de nombreuses zones, les
entreprises n’avaient pas assez d’électricité. Et pour utiliser plus
rationnellement cette ressource qui ne se stocke pas, en Chine, certains clients
sont prêts à faire travailler leurs ouvriers la nuit si l’électricité est moins
chère…
C. : Quelle est votre stratégie dans et hors la Chine ?
C. I. : Nous allons continuer à développer nos lignes de services
pour différentes industries, en particulier en direction des centrales au
charbon ou au pétrole pour leur permettre de consommer moins d’électricité
eux-mêmes dans le processus de production. Nous avons mis au point par exemple
un système de refroidissement déjà utilisé par le réseau sud-est de Stategrid**.
C. : Pourquoi un partenariat avec Schneider ?
C. I. : Nous
avons décidé de travailler avec Schneider car ils ont un très bon système de
monitoring et de gestion de la consommation et une excellente réputation. Nous
avons commencé à travailler ensemble début 2009 et nous avons déjà d’excellents
résultats.
Propos recueillis par Anne Garrigue
*
ces organismes interviennent comme expert auprès de la NRDC
** EDF
chinois
Bonjour Fabrice,
merci d'avoir trouvé cette info.
Rédigé par : Chianne | 08 mars 2010 à 10:22
merci Fabrice pour ta veille!!
17 agences en Europe (à comparer aux 147 en Chine), c'est vraiment pas mal. C'est tout bonus, sachant que le potentiel chinois est encore énorme!
Ils ont même le luxe de ne faire que les projets les plus rentables!!
Sinon, ça fait toujours plaisirs de voir que la société a un savoir faire reconnu par d'éminentes organisations.
De plus, les 31 brevets laissent présager d'un beau futur (cf. les rachats de brevets au S1).
Rédigé par : lionel | 08 mars 2010 à 21:33