Entreprises Chinoises Listées sur EURONEXT

LIONAX poursuit son développement en s'appuyant sur ses ressources locales

Quelques nouvelles de LIONAX qui a été chahuté ces derniers temps, d’une part parce que LIONAX a repoussé son augmentation de capital du à des conditions de marché défavorable (James Yang a fait sa présentation le 19 Janvier en pleine déroute boursière) et d’autre part parce lors de cette présentation il est resté très discret – voire évasif – quand à sa capacité à atteindre ses objectifs financiers 2007 – objectifs déjà revu à la baisse en Août 2007.

La sanction ne s’est pas fait attendre et le titre a lourdement chuté. En jetant un œil sur les graphes j’ai pu constater que les cours semblaient se reprendre après avoir construit un support à 1.25EUR mais la résistance à 2 EUR sera difficile à franchir.

James Yang m’a indiqué que les résultats de LIONAX seraient très bientôt rendus publiques, l’audit étant achevé.

Entre-temps, Mr. Yang Hong Ji directeur général du commerce et de la coopération économique de la province de Jangxi accompagné de hauts responsables politiques locaux a rendu visite à LIONAX. C’était une excellente occasion pour Mr James Yang et son équipe de présenter les différents produits conçus et fabriqués par LIONAX : TPMS, GPS, caméra arrière…

Mr. Yang Hong Ji s’est montré intéressé et a saisi l’occasion pour encourager LIONAX à diffuser ses produits aux Etats-Unis – profitant ainsi de l’opportunité offerte par le TREAD ACT - à des prix compétitifs grâce aux faibles coûts de production Nanchang (capitale de la province de Jiangxi). LIONAX contribue ainsi au développement de l’industrie « automotive » au niveau provincial voire national en Chine.

Nous savons que LIONAX a déjà obtenu un financement de la NDRC (National Development and Reform Commission) dans le cadre d’un plan national visant à supporter les entreprises les plus innovantes au niveau de leur R&D, Mr. Yang Hong Ji, a indiqué qu’il ferait son possible pour apporter un soutien financier à LIONAX au niveau provincial également. Pour cela Mr. Yang Hong Ji va rédiger un rapport pour que LIONAX fasse partie d’une liste de 20 entreprises qui se partageront RMB 300 Millions pour financer leur développement.

Mr. Yang Hong Ji a par ailleurs manifesté son intention de créer un pôle de compétence autour de l’industrie électronique automotive à Nanchang avec LIONAX comme point central. Il doit pour cela convaincre la NDRC.

Cette nouvelle est d’ordre politique mais elle a son importance. Mr James Yang nous montre qu’il a des appuis politiques de haut niveau à l'échelle provinciale – ce qui est important - et qu’il poursuit son activité de lobbying afin d’obtenir davantage de financement des autorités gouvernementales locales pour financer son développement mais aussi la création d’un pôle de compétence provincial s’articulant autour de LIONAX. S’il parvient à convaincre la NDRC via Mr Yang Hong Ji de financer et créer ce pôle de compétence à Nanchang, il aura indubitablement réussi une belle opération.

Ceci dit j'attends la publication des résultats 2007 et plus d'information sur l'acquisition suspendue de Guanhua Cyber Solutions Co., Ltd.

Une photo de James Yang expliquant TPMS à Mr Yang Hong Ji

Une photo de Mr. Yang Hong Ji encourageant James Yang à poursuivre le développement d’une R&D indépendante et innovante au sein de LIONAX.

CSPS: cotation réussie mais doit faire ses preuves

Malgré les péripéties des derniers jours qui ont précédé l'introduction, les 20 000 titres CSPS (code HK0000043510) mis sur le marché ont trouvés acquéreurs.

C'est maintenant à Ian Cheng et à son équipe de montrer par leur qualités managériales et compte tenu du contexte j'ajouterais éthique d'honorer la confiance dont ont fait preuve ces premiers investisseurs.

CSPS: expliquer pour rétablir la confiance

CSPS (vous trouverez une présentation de l'entreprise ici) va être effectivement listée le Lundi 25 février. CSPS a suscité l'enthousiasme des investisseurs jusqu'à ce que surgisse des informations liées à un scandale financier aux Etats-unis en 2006 dans lequel semble t-il DICKEN serait impliqué. Dès lors au nom de la perte de confiance, certains investisseurs hésitent voire se rétractent.

J'ai rencontré Ian Cheng (directeur opérationnel de CSPS) afin d'éclaircir avec lui cette histoire. Je résume ici - avec son accord - l'essentiel de notre entretien.

Si nous reprenons la chronologie des événements, en 2002 Ian Cheng rentre en Chine et prend la direction de l'entreprise DICKENS - alors dirigé par son frère. Ian Cheng réoriente l'activité de l'entreprise vers des produits destinés à économiser de l'énergie. DICKEN est composée de deux entités distintes:

• DICKEN Industrial Development (SDID);

• DICKEN Technology Development Ltd (SDTD).

En 2004 DICKEN est approché par deux personnes, MM Zhao et Sun Li, venant de Hong Kong. Ils se présentent comme investisseurs et souhaitent acheter DICKEN, ils avancent le montant de 10 Millions US$ mais pour prendre leur décision, ils demandent à voir les résultats financiers de la société ainsi que des documents sur la technologie utilisée et autre brevet pour faire une évaluation plus précise.

Devant une demande légitime d’investisseurs potentiels DICKEN s’exécute et leur fournit les documents demandés.

Passé un certain temps DICKEN les recontacte pour connaître leur décision mais ils ne sont plus joignables.

Le temps passe et en 2005 DICKEN reçoit une lettre du NASDAQ lui indiquant que DICKEN était listé sur le NASDAQ.

Surpris de recevoir cette lettre, DICKEN décide de comprendre ce qui se passe mais il était déjà trop tard. La SEC s’était déjà emparée du dossier et lancée des procédures à l’encontre des dénommés Zhao et Li. Maintenant DICKEN ou Mr Ian Cheng aurait-il pu porter plainte contre MM Zhao et Li pour fraude ou autre motif? Oui si vous étes une entreprise de renommée internationale et vous souhaitez défendre votre image et/ou votre marque, non si vous pensez  poursuivre des personnes sur un autre continent ayant déjà disparues de la circulation et que vous vous concentrez sur le développement de vos affaires.

DICKEN a été victime d’une opération frauduleuse réalisée par des personnes physiques qui ont du bénéficier également de complaisances aux USA pour pourvoir monter un dossier d’IPO avec des documents falsifiés (c'est une hypothèse et c'est à la SEC de démêler cette affaire). Il y a quelques années, il est arrivé la même chose à une centrale électrique de la province de Heilongjiang (Nord de la Chine) qui s’est retrouvé listée sur la bourse de Hong Kong sans le savoir.

Maintenant aux questions suivantes :

• Quelle est la nature du lien existant entre CESV et DICKEN ? Il y en a aucun car CESV n’a jamais acquis DICKEN. Cela peut être aisément vérifié en consultant les dossiers auprès des autorités de régulations chinoises (Bureau of Legislative Affairs of the State Council of the People's Republic of China) qui enregistrent toutes les acquisitions d’une entreprise chinoise (DICKEN est une entreprise de droit chinois) par une entreprise étrangère (CESV était enregistré dans l’état du Nevada – USA) et il n’y a rien concernant DICKEN et CESV;
• Quelle est la nature du lien entre CSPS et DICKEN ? Comme le nom de DICKEN a été abusivement utilisé, Ian Cheng a complètement restructuré l’entreprise et ne fait plus aucune mention de DICKEN. L'organisation est la suivante : CSPS (enregistrée à Hong Kong possède toute la technogie permettant l'économie d'énergie) possède 100% de la WOFE Hongdeqin qui détient 100% de Nenghua (en charge du Marketing) qui est de droit chinois. Toute cette opération a été certifiée par un cabinet d’avocats international. Il reste effectivement sur les sites WEB (www.save111.com et www.csps777.com) donnés par Ian Cheng des mentions de DICKEN qui devraient disparaître sous peu ;
• Qui détient les brevets ? Depuis 2007 tous les brevets sont détenus par CSPS.

Est-ce que Ian Cheng a voulu étouffer cette affaire ? Je ne pense pas car comme vous pouvez le voir avec la lettre de l’avocat ci-dessous, il s’était préparé à cette situation. D’ailleurs il m’a indiqué que lors d’entretiens privés avec des investisseurs – ces derniers ont fait mention de CESV et il s’en est alors expliqué.

Voilà je reste à votre disposition si vous avez des questions - je les transmettrais à Ian Cheng afin qu'il puisse y répondre.

Avec l'autorisation de Ian Cheng vous trouverez ci-dessous un document d'un cabinet d'avocats international qui certifie les informations données dans les réponses aux questions ci-dessus.

 

CSPS ou comment économiser de l'énergie dans une Chine qui en manque

Le mercredi 6 Février, jour du nouvel an chinois, une nouvelle entreprise chinoise a fait son apparition sur la place parisienne. Il S’agit de CSPS (China Super Power Saving).

Le roadshow s’est tenu au palais Brognard, place de la Bourse

On peut voir sur la figure ci-dessous les trois représentants de CSPS, en partant de la gauche Mr Ian Cheng – CMO, Mr John Wang – CEO et Mr Lin Zhang Wang CFO.

J’avais rédigé deux notes sur l’énergie en Chine que vous trouverez ici  et là pour poser le décor.

Cette entreprise devrait séduire les investisseurs à plus d’un titre :

• Ecologie : le métier de CSPSC consiste à  fabriquer et vendre des équipements permettant d’économiser l’énergie électrique tant pour les particuliers, que pour les entreprises ou bien les collectivités locales. Qui dit économiser l’énergie électrique en Chine dit moins de consommation de charbon et donc moins de pollution !
• Politique : le gouvernement central chinois à opter pour des décisions politiques énergiques en allouant d’une part des crédits considérables aux énergies renouvelables et d’autre part en imposant des économies d’énergies substantielles aux différentes provinces, faute de quoi les dites provinces se verraient dans l’obligation de payer des taxes supplémentaires. Le marché de CSPS est donc soutenu, on peut aller jusqu’à dire garanti, par des décisions politiques du gouvernement central.
• Rentabilité : cette entreprise, créée en 2002, est profitable depuis au moins 2005 et ses perspectives sont des plus alléchantes. La marge d’exploitation est de l’ordre de 20 à 30% d’une année sur l’autre – autant qu’une entreprise high tech comme NOKIA par exemple. CSPS est une entreprise rentable.

Le business model

CSPS s’est spécialisée dans la réalisation d’équipements permettant de réduire la consommation d’électricité que ce soit pour les particuliers, les entreprises ou bien les collectivités locales. On peut en voir un échantillon sur la Figure 1.

Figure 1: exemples d'équipements fabriqués et vendus par CSPS

Comment CSPS procède ? Tout d’abord grâce à un réseau commercial, qui sera décrit dans la section suivante, CSPS démarche des clients potentiels pour leur proposer tout d’abord un audit de leur consommation électrique puis des solutions pour la réduire.

Une fois l’audit achevé le client a deux possibilités :

• Il ne souhaite pas mettre en œuvre les solutions proposées par CSPS et il s’acquitte que de la facture liée à l’audit – ce n’est pas la meilleure option pour CSPS cela va de soi;
• Il souhaite mettre en œuvre les solutions proposées par CSPS. Dans ce cas il peut soit acheter les équipements soit opter pour un contrat en « leasing ».

Détaillons le contrat de « leasing » car c’est la clé de voûte du business model de CSPS.

Le principe est le suivant, il s’agit de mettre à disposition pendant une durée déterminée tous les équipements nécessaires pour réduire la consommation d’électricité de 20% à 30%. Chaque mois le client reversera à CSPS de 50 à 70% de la différence entre le montant de la facture d’électricité AVANT l’intervention de CSPS et APRES l’intervention de CSPS. Le montant de la facture d’électricité avant l’intervention de CSPS est connu et a été également mesuré lors de l’audit.

La durée du contrat varie de 5 à 7 ans. Elle dépend du prix du kwh (fixé par la toute puissante NDRC) et de l’usage journalier de la consommation d’électricité du client.

Quelques exemples vous sont donnés dans le tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1: Exemples de contrat de leasing

Le leasing est-il une opération rentable ?

Absolument d’après CSPS pour une consommation électrique :

• De 24h/24h, les équipements en leasing sont amortis en 12 mois, pour un coût du kwh de RMB 80 cents, ou 24 mois, pour un coût du kwh de RMB 40 cents.
• De 8h/24h, les équipements en leasing sont amortis en 24 mois pour un coût du kwh de RMB 80 cents (EUR 7,6 cents) ou 48 mois pour un coût du kwh de RMB 40 cents (EUR 3,80 cents).

L’amortissement est très rapide car la technologie développée par CSPS permet des économies d’électricité conséquentes, de l’ordre de 20 à 30% comme le montre le tableau 2 ci-dessous.

Tableau2: Exemples d'entreprises ayant réalisés des économies d'électricité substancielles avec les solutions CSPS.

Par ailleurs CSPS a réalisée une étude statistique plus poussée sur une centaine de clients. Le résultat est indiqué sur la figure 2. Comme on peut le voir, plus de 90% des clients économisent entre 20 et 40% d’électricité.

Figure 2: Distribution montrant le pourcentage d'électricité économisé en fonction du nombre de clients

Maintenance

Pour n’importe quelle entreprise industrielle, la maintenance est une variable importante parce que :

• D’une part elle apporte des revenus récurrents qui peuvent être conséquents si le nombre d’installations est important ;
• D’autre part elle peut être source de coût excessif si le produit et/ou le support ne sont pas de bonnes qualités !

CSPS semble se situer dans une situation favorable car les produits fonctionnent correctement et la maintenance est essentiellement corrective.

Si l’équipement est en leasing, l’entreprise ne paie pas de maintenance pendant la durée du contrat de leasing. La maintenance est due ensuite.

Dernier point d’importance concernant le « leasing ». Dans ce cas, CSPS livre les équipements avec un « chipset » ou une clé de licence qui n’est valable que 3 mois. Si le client refuse de payer CSPS alors les équipements ne fonctionneront plus au bout de 3 mois quoiqu’il arrive avec toutes les conséquences qui en découlent, la plus importante étant la panné d’électricité !

Un réseau de distribution qui couvre la Chine continentale

CSPS a développé un système de franchise.  Un particulier, une petite entreprise peut acheter une franchise et ainsi devenir distributeur exclusif de CSPS. C'est-à-dire que cette entreprise une fois la franchise acquise ne travaillera que pour CSPS.

Il existe deux types de franchise :

• « First grade sale agent » : pour la somme de RMB  500 000 (EUR 47 700), une entreprise aura la possibilité de réaliser des audits, rédiger des offres, réaliser l’installation ainsi que la maintenance et le service des équipements de CSPS. Dans ce cas CSPS propose une formation et offre également des équipements pour une montant équivalent à celui de la franchise. Le franchisé se rémunère via une commission allant de 5 à 20% de la vente;
• « Second grade agent » : dans ce cas le coût de la franchise est moins élevée, RMB 250 000 (EUR 23 800) mais de ce cas le franchisé n’officiera qu’en tant que commercial.

CSPS possède aujourd’hui un réseau de 147 franchisés, totalisant plus de 4000 salariés, et qui couvre 32 provinces.

 

Equipe dirigeante

Tous les dirigeants de CSPS ont plus de 15 d’expériences dans le domaine de l’énergie électrique. La plupart d’entre-eux ont séjournés au Canada pour compléter leurs études supérieures.

Résultats financiers

Les résultats de CSPS parlent d’eux-mêmes et les perspectives sont très attractives.

 

Levée de fond

CSPS espère lever 10 Millions d’Euros lors de l’introduction. Cette levée de fond permettra :

• La construction d’une usine dans les provinces de Guangdong et Jiangsu
  Renforcer l’équipe de R&D
  Racheter une partie du réseau de franchisés.

 

EASSON : résultats financiers 2007

L’année 2007 aura été une année de forte croissance qui a permis à EASSON de tenir ses engagements mais également une déception car l’introduction en Bourse n’a pas eu le succès espéré – voilà comment on pourrait résumer les résultats financiers 2007 de EASSON.

Les résultats apparaissent dans le tableau ci-dessous :

Le chiffre d’affaire a augmenté de près de 50% entre 2006 et 2007. Le résultat opérationnel a quand à lui pratiquement doublé passant ainsi de 57KEur en 2006 à 106KEur en 2007.

Malheureusement le bénéfice net est devenu négatif en 2007 à cause des frais occasionnés par l’introduction en Bourse. Les fonds levés lors de l’introduction ont été en deçà des attentes de EASSON.

Il est important de noter que sans les frais associés à l’IPO, le bénéfice net aurait été de 73KEuro soit en augmentation de 128% par rapport à 2006.

EASSON prévoit une année 2008 en forte croissance sur la lancée de 2007 avec le doublement du chiffre d’affaire et du résultat opérationnel. Le bénéfice net reviendra en territoire positif. Des estimations plus précises seront bientôt annoncées par EASSON.

TopraySolar: Les énergies renouvelables attirent les investisseurs chinois

Au début de mois de Février une entreprise chinoise spécialisée dans la fabrication de panneaux solaires a lancé un appel au marché pour être listé sur le « Shenzhen Stock Exchange ». Il s’agit de Shenzhen Topraysolar Co (http://www.topraysolar.com/) qui espère attirer les investisseurs sur un secteur, les énergies renouvelables, qui est aujourd’hui au cœur des préoccupations du gouvernement central Chinois en matière de politique énergétique. Topraysolar sera ainsi la première entreprise dans le domaine de l’énergie solaire à être listée sur un marché domestique.

Topraysolar met sur le marché 40 millions de d’actions de type A, ce qui correspondra à 25% de son capital une fois la levée de fond achevée, au pris de RMB 10,79 (EUR 1,01 (*)). Topraysolar espère lever ainsi RMB 432 million (EUR 40,75 millions).

Guosen Securities, responsable du placement auprès des investisseurs institutionnels, s’attends à une forte demande malgré la situation du marché qui est aujourd’hui difficile.

Les fonds levés lors de l’IPO seront utilisés pour augmenter la production de panneaux solaires – il faut savoir que Topraysolar vends déjà ses produits dans plus de 51 pays.

Quelques chiffres pour montrer que l’entreprise se porte bien. Le bénéfice net au premier semestre 2007 était de RMB 36.72 million (EUR 3,08 millions), comparé à celui de 2006 qui était de RMB 67.71 million (EUR 6,38 Millions)  et de celui de 2005 qui était de RMB 41.53 million (EUR 3,9 Millions).

A titre d’exemple la dernière entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables, Xinjiang Goldwind Science & Technology Co (http://www.goldwind.cn/en/index.asp) a pris plus de 264% dès les premiers jours de cotation à la fin du mois de Décembre. Xinjiang Goldwind Science & Technology Co est le premier fabricant Chinois de turbines pour les éoliennes. Et comme on peut le voir sur la figure ci-dessous, les cours de l’action se sont plutôt bien comportés compte-tenu des fortes turbulences enregistrées sur l’indice SME ce dernier mois.

Et plus encore, au début du mois de Février, avec une partie des fonds levés en Décembre, Goldwind Science & Technology Co a annoncé son intention d’acquérir 70% des part de Vensys Energy AG (http://www.vensys.de) - entreprise allemande spécialisée dans la fabrication de turbines pour un montant de EUR 41.24 Millions.  Cette acquisition permettra à Goldwind Science & Technology de maîtriser la technologie des turbines de grandes dimensions.

L’acquisition devrait être validée prochainement par le conseil d’administration.

On là apparaitre un phénomène intéressant: les sociétés chinoises fortes du cash levé sur les bourses domestiques partent à la chasse aux bonnes affaires en Europe ou aux Etats-unis.

(*) 1 Eur = 10,6 RMB

Energie Partie 2 : La fée électrique chinoise

Le charbon et production d’énergie électrique sont intimement liés en Chine. En effet depuis quelques années déjà, 75% de la demande en Charbon provient du secteur de la production d’énergie, électrique en particulier, dont la demande ne cesse de croître et qui ne peut être pourvue par des sources d’énergies alternatives (hydraulique, gaz naturel, éolien ou bien nucléaire).

Depuis les années 2000, stimulé par la croissance de la Chine, on a assisté à une intense électrification des usines, logements, bureaux et autres centres commerciaux. A titre d’exemple, en 2006 la Chine a ajouté une tranche de 100GW de capacité supplémentaire  pour satisfaire la demande domestique – autant que la capacité électrique disponible en Afrique !

Hélas pour produire l’électricité nécessaire à sa croissance, la Chine fait appel essentiellement au charbon comme on peut le voir sur la figure 1. Et cette tendance n’est pas prête de s’inverser. Malgré la pression du gouvernement central en faveur des énergies renouvelables, celles-ci à l’exception de l’hydraulique (barrages) ne tient pas ses promesses.

Figure 1 : Sources d’énergies utilisées pour produire de l’électricité.

Si on regarde de plus près comment se répartie la demande en électricité, la part du lion revient à l’industrie avec plus de 10% de la demande rien que pour la production de l’acier,pPresque autant que la demande résidentielle (11%). La demande provenant du commerce ne compte que pour 2.5% (à titre d’exemple le secteur commerciale dans les pays de l’OCDE participe de 15 à 20% de la demande en électricité).

Figure 2 : Répartition de la demande en électricité par secteur d’activité.

Organisation du secteur de la production et de la distribution électrique

Le secteur de la production électrique ainsi que le réseau de distribution sont sous le contrôle d’une agence d’état. Aujourd’hui il est possible pour les provinces ou même des entreprises étrangères d’investir dans le secteur de la production électrique (mais non dans la transmission/distribution).

En 1997, le ministère de l’énergie et de l’industrie a été renommé « State Power Corporation of China » ou SPCC pour faire plus court. Le SPCC n’a pas fait long feu car il a été dissous en 2002 pour donner naissance à plusieurs entreprises d’états ou SOE (State Owned Enterprise) regroupées en deux pôles: production et transmission (ou réseau de transport) comme le montre la figure 3 :

Production

46% de la production d’énergie est produite par 5 SOE : Huaneng, Datang, Guodian, Huadian et CPI.

Distribution/Réseau de transport

90% de la distribution est assurée par deux SOE, la SGCC (ou State Grid Corporation of China) qui distribue l’électricité dans le Nord de la Chine (Sur la figure 4, SGCC incus les réseaux Northeast, North, East, Central et Northwest) et la CSG (ou Southern Power Grid  South China) qui distribue l’électricité dans le Sud (Sur la figure 4, CSG inclus le South China).
On retrouve également cette distribution Nord/Sud dans les télécommunications fixes par exemple (China Netcom/China Telecom).
Ces deux SOE ont également l’obligation de développer le réseau de distribution vers les provinces éloignées et surtout les zones rurales dans la mesure du possible.

Les deux SOE qui prennent en charge la distribution d’électricité sont des entreprises gigantesques qui accumulent à elles deux plus de 110 Milliards de Dollars de revenus ! Il y a des rumeurs récurrentes qui parlent d’une introduction en bourse à Shanghai de la CSG en 2008 mais compte tenu des turbulences actuelles je ne suis pas sur que ce soit encore d’actualité.

Figure 3 : Les entreprises impliquées dans la production et la distribution de l’électricité en Chine.

Figure 4 : Réseaux de distribution de l’électricité en Chine.

La NDRC (National Development and Reform Commission)  contrôle le prix de l’électricité à la fois au niveau de la génération électrique (à destination de la distribution) et au niveau de la distribution (à destination des usagers) et ceci pour chaque province.

La NDRC est une des commissions la plus influente de Chine, et c’est un doux euphémisme. En effet sa mission consiste à planifier le développement économique et social du pays et ensuite de le mettre en œuvre.

C’est cette commission qui va investir plusieurs Milliards de RMB d’ici à 2020 pour produire de l’éelectricité à partir des énergies renouvelabes. L’objectif étant de produire en 2020 300 million KW à partir de l’énergie hydraulique, 30 million KW à partir de l’énergie éolienne, 30 million KW à partir de la biomasse et 1.8 million KW à partir de l’énergie solaire.

Electification des zones rurales

Environ 150 Millions le nombre de personnes qui n’ont pas accès au réseau de distribution électrique national – se fournissent en électricité principalement via l’énergie solaire (panneau photovoltaïque – les principales applications étant le chauffe eau solaire, le séchoir solaire ou le cuiseur solaire), hydraulique (les petites centrales hydrauliques ou PCH) ou bien éolien. La Figure 6 indique les provinces qui sont le plus concernées.

Néanmoins le gouvernement central relie progressivement ces régions au réseau électrique national. A titre d’exemple, voici une dépêche toute récente concernant la province de Yunnan

« KUNMING, 5 janvier 2008 (Xinhua) 200 000 personnes supplémentaires viennent de dire adieu à leur vie sans électricité dans les zones rurales de la province de Yunnan (sud-ouest) en 2007, a-t-on appris vendredi auprès des autorités locales. Plus de 49 000 foyers ruraux ont obtenu l'accès à l'électricité l'année dernière, 4 000 de plus que l'objectif fixé, a dit un porte-parole de la Yunnan Power Grid Corporation. Plus de 1,78 million de personnes et de foyers restent sans électricité. Le gouvernement provincial prévoit d'investir massivement pour aider 220 000 foyers à avoir accès à l'électricité sur la période 2006-2010. »

Figure 6: Pourcentage de la population sans électricité

 

Source: ENF based on 2003 report from IEE Chinese Academy of Science

La fée électrique se transforme en sorcière : l’électricité en crise depuis 2003

Comme nous l’avons vu dans la partie 1, la Chine a surpris tous les économistes en affichant des taux de croissances toujours plus élevés à partir de 2002/2003. C’est aussi en 2003 que la Chine a connu sa plus grave crise d’énergie électrique. Cette crise récurrente est liée à au moins trois facteurs bien identifiés :

• La production ne peut satisfaire la demande: en 2003, la capacité de production d’énergie électrique augmenta de 8% alors que la demande était de plus de 15%. En 2004, la Chine installa une tranche supplémentaire de 430GW et c’était encore insuffisant car les études ont montrées qu’il manquait encore 35GW pour satisfaire la demande. En 2005, 500 GW supplémentaires ont été ajouté. Un pic semble atteint car seulement 100 GW ont été ajoutés en 2006.
• Engorgement du réseau de transport: la Chine n’a pas réalisé les investissements nécessaires pour moderniser son réseau de transport – surtout au niveau des circuits de redistributions et de délestage. Ainsi lors de la grande crise de 2003 quand les villes de Shanghai et Guanzhou faisaient face à des coupures d’électricité, certaines provinces comme le Yunnan ou la Mongolie intérieure affichaient 30% de réserves !
• Problème dans la stratégie des prix / approvisionnement en ressources d’énergies primaires (charbon): depuis 2002, le gouvernement central a décrété la libre concurrence sur le prix du charbon destiné aux centrales de production électrique. A la fin 2002, le prix du charbon a considérablement augmenté. Il faut savoir que le charbon contribue pour 70% au coût total de la production d’électricité. Comme je vous l’ai dit auparavant, les prix tant au niveau de la production que de la distribution sont contrôlés par la NDRC. Ainsi à partir de 2003, les centrales produisant l’électricité ont du acheter du charbon qui coûtait de plus en plus cher et revendre l’électricité aux réseaux de transport à un prix de vente fixé par la NDRC – prix de vente qui ne répercutait que très partiellement la hausse du prix du Charbon. La conséquence est assez prévisible, certaines centrales ont fait face à des difficultés financières, d’autres géraient le stock de charbon au plus près et étaient dans l’impossibilité de faire face une demande d’électricité plus forte qu’à l’accoutumé. Le gouvernement central a compris la leçon et depuis 2005 le prix de l’électricité fluctue dans une fourchette toujours définie par la NDRC.
• Conséquence sur l’environnement: la production d’électricité consomme 40% des ressources en Charbon (voir Figure 1). Or le charbon, c’est aussi la première source d’émission de CO2 et de dioxyde de soufre et la cause de nombreux cas de maladies respiratoires dans les régions les plus polluées. La Chine est devenue en 2006 le premier émetteur mondial de CO2 et rejette le quart du CO2 mondial avec 6,2 milliards de tonnes de CO2, 8 % de plus que les USA

Après 2003, Janvier 2008 provoque une nouvelle crise énergétique

La crise énergétique que connaît aujourd’hui la Chine à cause des violentes tempêtes de neige qui se sont abattues sur le Pays depuis la fin du mois de Janvier témoigne de la vulnérabilité des infrastructures électriques.

Au moment où près de 200 millions de Chinois rentrent chez eux fêter le nouvel an, des intempéries inhabituelles bloquent les voies de transport. Le gouvernement chinois doit faire face à la pire crise énergétique qu'ait connue le pays depuis 2003, une crise qui paralyse les transports et empêche des millions de voyageurs de rentrer chez eux juste au moment des grands départs en congé à l'occasion du nouvel an lunaire, qui tombe cette année le 7 février.

Dues à une sévère vague de froid, les pannes de courant, qui affectent 17 provinces, gênent tout particulièrement les transports dans les provinces centrales du Hunan, du Hubei et de l'Anhui.

D'autres intempéries doivent encore sévir pendant plusieurs jours et certaines régions devraient être touchées par d'importantes chutes de neige. Au cours d'une réunion d'urgence, le ministère de la Sécurité publique s'est engagé à faire son possible pour que le trafic sur la voie express Pékin-Zhuhai soit rétabli afin de soulager le réseau ferroviaire.

Le 29 janvier, pas moins de 300 000 personnes étaient encore bloquées dans la gare de Canton et un nombre beaucoup plus important de migrants travaillant dans la région du delta de la rivière des Perles [où est concentrée une grande part des usines travaillant pour l'exportation] restaient déterminés à rentrer chez eux dans les jours suivants.

Selon les chiffres de la Commission d'Etat chargée du contrôle de l'électricité, de violentes tempêtes ont détruit près de 100 lignes électriques névralgiques et retardé les expéditions de charbon. Dans les principales centrales, alimentées au charbon, les réserves de combustible devraient être épuisées dans moins d'une semaine.

Pas assez d’électricité ? Alors il faut l’économiser !

Il y a différentes façons de gérer la pénurie. L’une d’elle consiste à  identifier là où il y a dépenses/pertes inconsidérées d’électricité et de proposer des solutions pour les réduire. Ce principe s’applique tout aussi bien au réseau de transport, qu’aux systèmes d’air conditionné dans les immeubles de bureaux ou bien résidentielles, l’éclairage des rues…

Et bien c’est précisément ce que fait une entreprise qui va bientôt faire son apparition sur EURONEXT !

Sites WEB

Site qui donne des informations sur la production électrique en Chine: www.sp-china.com

Site de la State Grid Corporation of China-- http://www.sgcc.com.cn/ywlm/

Site de a Southern Power Grid South China - http://eng.csg.cn

Site de la NDRC (National Development and Reform Commission) - http://en.ndrc.gov.cn

 

 

LIONAX en route vers une augmentation de capital

James Yang, le CEO de LIONAX était à Paris la première quinzaine de Janvier pour faire une présentation de sa société dans la perspective d’une augmentation de capital prévue pour Février.

Voilà une occasion de faire le point sur la société. Nous allons suivre le plan de la présentation de James Yang:

Législation

Quoi de neuf du coté législatif ? En effet pour ce genre de technologie le cadre législatif apporte un soutien conséquent.

En Europe rien de neuf, nous en restons au niveau de la recommandation donc pas d’obligation. L’utilisation ou non de Systèmes de Surveillance de Pression des Pneus (SSPP) reste à la discrétion des constructeurs automobiles.

En Chine, un cadre législatif semble se mettre en place avec des décisions attendues cette année. Connaissant la Chine, rien n’est moins sur…

En conclusion le cadre législatif n’apportera pas de soutien à LIONAX en 2008.

Marketing et vente

Du coté de la Vente et du Marketing, la stratégie est claire et plutôt bien orchestrée :

• En Europe et aux USA, un réseau de distribution qui semble porter ses fruits – je pense à la commande de quelques 300 000 SSPP par Vehold ;
• En Chine, la stratégie de LIONAX est différente car elle s’oriente vers des partenariats avec des constructeurs d’autocars comme YUTONG, Shanghai Tuofeng Auto Parts ou bien China Heavy trucks). Manifestement, LIONAX vise le marché des transports en commun ce qui semble se préciser avec le rachat de Guanhua Cyber Solutions Co., Ltd – j’y reviens dans la suite de la note.

Il y a du nouveau aussi du coté de la R&D. LIONAX en collaboration avec une entreprise écossaise et l’université Tsinghua à Pékin développe une nouvelle génération de capteurs de pression basée sur la technologie MOS (Métal Oxydé Semi conducteur). D’après LIONAX, la conception de leur nouveau capteur de pression mis en œuvre avec la technologie MOS offre des avantages significatifs par rapport à la concurrence qui sont la réduction des interférences électromagnétiques, la réalisation de circuits à faible coût et à basse consommation.

De plus LIONAX a obtenu un financement du gouvernement chinois pour supporter ses efforts de R&D.

LIONAX est conscient du fait que pour se différencier des ses concurrents, il est indispensable non seulement d’avoir des prix attractifs mais également de maintenir une avance technologique sur ses concurrents. L’avancée technologique permettant comme c’est le cas ici d’afficher de meilleures performances (mesure et détection) par rapport aux capteurs existants et cela avec des coûts de fabrication moins élevés. Tout cela est positif.

Guanhua Cyber Solutions Co., Ltd

Acquisition de Guanhua Cyber Solutions Co., Ltd (GCS). GCS fabrique des panneaux d’information à destination des passagers pour les transports publics (bus, métro, train…). GCS occupe une position dominante en Chine avec 80% de part de marché – on peut voir sur la figure ci-dessous un exemple de panneau fabriqué par GCS.

 Je suis toujours dubitatif concernant cette acquisition et le seul bénéfice que j’y vois – comme je l’avais déjà supposé dans un précédent post – c’est le réseau relationnel de GCS. GCS devrait permettre à LIONAX de multiplier les partenariats avec les villes pour vendre les SSPS et ainsi renforcer sa position dans le secteur du transport en commun. Si tel est le cas alors je pense que c’est une stratégie bien pensée.

James Yang n’a rien mentionné concernant la société « Hong Kong Lionax International Business Development Ltd. » qui a été créée pour réaliser de l’import/export de composants électroniques pour l’automobile.

Analyse financière

Enfin le plus important pour un investisseur, les perspectives financières. Déjà un point important, LIONAX annonce avoir atteint ses objectifs 2007, c'est-à-dire environ 2.5M de CA avec un bénéfice de l’ordre de 150Keuros – ces chiffres ont été annoncés officieusement car pas encore audités ni communiqués officiellement à la presse financière. C'est important car  cela renforce la crédibilité de LIONAX.

James Yang a annoncé des chiffres (en euros) pour 2008 avec (CA : 15.7 M, RN : 2.5M) ou sans (CA : 9M, RN : 1M) acquisition de GCS. Il se dit très confiant quand à la réalisation des objectifs 2008.

Une augmentation de capital pour financer l’acquisition de GCS (8 M) et les efforts de R&D/Production (5M) est en cours et devrait être finalisée en février.

Evidemment les conditions du marché ne sont pas favorables avec un CAC 40 qui devrait flirter avec les 4700/4500 points dans les semaines à venir (à l'heure ou je vous écris il est déjà à 4950).

 

Partie 1 : La Chine se consume t-elle dans son besoin d’énergie ?

Préambule

Voici une première note sur le sujet « brûlant » de l’énergie en Chine – d’autres suivront. Cette première note est une contribution à l’analyse des forces qui ont conduit la Chine à devenir l’ogre énergétique que nous connaissons aujourd’hui et les actions du gouvernement chinois pour pallier à cette situation. Je ne m’attarderais pas sur les implications géopolitiques mais plutôt sur les impacts en terme de croissance, de conséquences sur la pollution de l’eau et de l’atmosphère et des décisions du gouvernement centrale en terme de politique énergétique. Comme ce blog est destiné à identifier des possibilités d’investissements dans des PME chinoises, je parlerais au moment opportun d’une entreprise en rapport avec l’énergie qui fera son apparition sur le marché libre prochainement.

Quelques chiffres

En 2001, la Chine comptait pour 10% de la demande mondiale en énergie mais 96% de ses besoins en énergie pouvaient être pourvu par ses ressources naturelles. En 2007, la part de la Chine en besoin énergétique a bondi pour atteindre 15% et ses propres réserves énergétiques ne suffisant plus, la Chine est obligé de s’approvisionner sur le marché mondial pour satisfaire sa demande en pétrole, gaz et charbon.

Faisons encore un bon dans le passé. Entre 1978 et 2000, l’économie chinoise a crue à une moyenne de 9% par an et sa demande en énergie de 4%. A partir de 2001, l’économie continue de croître à un rythme soutenu mais sa demande en énergie a bondi pour atteindre 13% par an.

C’est ce bond en demande énergétique qui est responsable de la pénurie sur le marché national, de volatilité sur le marché pétrolier, facteur de risques géopolitiques et de questionnement quand à la capacité de la Chine à maintenir sa croissance à un tel rythme.

La demande élastique en énergie (ratio croissance demande en énergie/ croissance PIB) passe de 0.5 entre 1978 et 2000 à 1,5 entre 2001 et 2006. La consommation en énergie a augmenté 4 fois plus rapidement que ce qui était prévue par les analystes de l’IAE et du gouvernement chinois – Voir Figure 1. A ce rythme, la Chine va compter pour plus de 20% de la demande en énergie à l’échelle mondiale en 2030 soit plus que le Japon et L’Europe réunis !

Figure 1 : Estimation de la Demande en énergie (MTEP)

 

Source: BP Statistical yearbook 2006, IAE World Energy Outlook 2006

Qu’est ce qui a provoqué cette explosion de la demande? Elle est liée à plusieurs facteurs. Le plus important d’entre-eux  est la demande en énergie lié à l’industrie lourde.

Une industrie lourde gourmande en énergie…et qui produit pour le monde entier

L’industrie lourde compte pour plus de 70% de la demande totale en énergie aujourd’hui et c’est nettement plus que les autres pays développés comme le montre le tableau 1. Cela met en évidence l’importance de l’industrie dans le développement de la Chine à l’instar de l’Inde qui a mis l’accent sur le développement des services par exemple. C’est là une des spécificités de la Chine.

Les Figures 2 et 3 nous donnent deux autres informations d’importance. La figure 2 c’est l’importance de l’industrie lourde dans le PIB et le troisième c’est l’efficacité énergétique associée à différents secteurs de l’industrie lourde entre 1995 et 2005. On voit apparaître là un des problème de la Chine, l’industrie lourde contribue de façon significative au PIB mais ça coûte trop chère en énergie!

Un dernier tableau (Tableau 2) pour montrer ce que tout le monde sait aujourd’hui pour le textile ou l’électronique grand public l’est aussi pour l’industrie lourde : la Chine produit plus de 48% de la production mondiale de ciment, 49% de la production de verre plat, 35% de la production d’acier ou 28% de la production d’aluminium comme le montre la figure. Cette production est utilisée à la fois pour moderniser le pays (construction d’immeubles, de routes, d’usines…) et à l’exportation.

Pourquoi l’industrie lourde consomme t’elle autant d’énergie ? Une réponse réside dans la fragmentation de son industrie. Si nous considérons par exemple l’industrie de l’Acier, la Chine est le plus gros contributeur à la production mondiale mais les trois plus importantes entreprises chinoises compte pour seulement 14% de la production Chinoise ! Alors que les 3 plus importantes entreprises japonaises contribuent pour près de 60% de la production d’acier du Japon – voir Tableau 3.

Et si on regarde d’autres secteurs on remarque le même phénomène de fragmentation – voir Tableau 4.

Cette fragmentation de l’industrie entraîne également une perte énergétique conséquente car de petites unités de production dépensent bien plus d’énergie qu’une seule unité qui aura le même rendement. La multiplication des usines est due principalement à la compétition que se livre les provinces (et donc les gouvernements locaux) pour stimuler leur croissance et aussi posséder le plus d’usines localement. A cela s’ajoute évidemment la corruption qui amplifie ce phénomène. Je ne rentrerais pas dans les détails mais il est clair que la résolution du problème de l’énergie en Chine passe par une réforme du système financier et des investissements en particulier.

Le consommateur lui aussi devient « énergétivore »

Nous constatons que la demande industrielle en énergie connaît une augmentation sans précédent depuis 2001 qui a surpris tous les économistes.

Quand est-il de la demande en énergie de la population ? Le PIB de la Chine ne cesse de croître ce qui favorise l’émergence d’une classe moyenne qui a de plus en plus de moyens, désireuse de consommer comme le font les occidentaux, et avide de biens de consommation eux-mêmes très gourmand en énergie comme des appartements luxueux équipés d’air conditionné dans chaque pièce, un 4x4…

Cette classe moyenne va bien évidemment travailler dans des bureaux (climatisés), acheter des appartements (climatisés), des voitures (des 4x4 de préférences) et dépenser ce qui leur reste dans des centres commerciaux - représentatifs de la Chine, c'est-à-dire gigantesques et climatisés.

Statistiquement, on a pu remarquer que dés qu’un pays atteint le seuil des 5000$ per capita du PIB (*) alors les secteurs du commerce et des transports dépassent celui de l’industrie en terme de demande en énergie. Aujourd’hui le PIB per capita de la Chine est de 2000$ environ (alors qu’il était de 200$ en 1978). Néanmoins dans certaines provinces côtières, ce niveau est déjà dépassé – voir Tableau 5.

En clair, dans les provinces côtières, la demande en énergie des secteurs du commerce et des transports va croissante et dépassera rapidement celle de l’industrie.

Le défi énergétique de la Chine aujourd’hui consiste à produire le béton, l’acier, le verre plat ou l’asphalte pour fabriquer les routes, les bureaux, appartements et autres centres commerciaux.

Le défi énergétique de la Chine de demain consistera à fournir l’électricité nécessaire pour éclairer et climatiser toutes ces infrastructures.

Quelles sont les sources d’Energies utilisées par la Chine ?

Comme nous l’avons vu dans la section précédente, on assiste depuis le début des années 2000 à une explosion des besoins en énergie de la Chine pour alimenter l’industrie lourde mais aussi les exigences de la classe moyenne.

Si on se réfère à la Figure 4 on constate que le Charbon est de loin la première ressource utilisée pour produire de l’énergie, viennent ensuite le pétrole, l’hydraulique, le gaz et le nucléaire. Depuis 2001, la production de charbon a augmentée de 12% par an, celle du pétrole de 9% et celle du gaz de 15% par an sur la même période. Ces chiffres datent de 2005 et en terme d’énergie renouvelable l’hydraulique est de loin la plus importante. En 2006 la part en énergie renouvelable est de 8% avec l’hydraulique toujours en tête suivi par l’énergie éolienne et la biomasse.

Figure 4 : Structure de la consommation énergétique primaire (2005)

Les réformes dans le secteur énergétique restent timides pour l’instant ce qui a comme résultat le fait que les secteurs du pétrole, charbon, charbon et du gaz restent sous la pression de forces contradictoires : d’une part sous la pression du marché et d’autre part et sous la pression des plans quinquennaux de réforme imposée par le gouvernement central.

La compétition a été introduite partiellement dans la chaîne de valeur énergétique (principalement au niveau de l’extraction de charbon et des centrales électriques) mais l’essentiel de la chaîne de valeur reste sous le contrôle des toutes puissantes entreprises d’états (SOE).

Le résultat est plutôt un système qui favorise les fournisseurs en énergies, i.e., les entreprises d’états, plutôt qu’une gestion efficace de la demande et surtout un cadre légal qui permet de réguler le marché et surtout de contrôler l’expansion des fournisseurs d’énergies.

Trop de pollution, trop de vies humaines perdues, toujours plus d’énergie pour alimenter l’usine du monde … autant d’arguments pour une nouvelle réforme

La pollution de l’air mais aussi de l’eau devient préoccupante. Les mines de charbon de Chine sont les plus meurtrières du monde et un récent rapport de la Banque mondiale qui estimait que 750 000 chinois sont mort en 2006, victimes de la pollution.

A cela s’ajoute des besoins en énergie croissant pour satisfaire à la fois une industrie lourde florissante mais aussi une nouvelle classe moyenne qui dépense sans compter.

Autant d’arguments qui militent pour des réformes en profondeurs. Parmi ces réformes, la « Loi sur les énergies renouvelables », examinée et adoptée en février 2005 est entrée en vigueur le 1er janvier 2006. Elle fournit un cadre général pour inciter au développement futur des énergies renouvelables en Chine. Différentes mesures doivent permettre d’atteindre les objectifs fixés : établir des moyens de financement spéciaux pour encourager le développement de l’industrie de l’énergie renouvelable, offrir des avantages fiscaux et des prêts bonifiés aux projets dans l’éolien, des tarifications spéciales pour imposer l’achat, par les réseaux et les distributeurs d’électricité, d’électricité d’origine renouvelable (hydroélectrique, éolienne, PV) à savoir 5% en 2010, etc. Les provinces devront également inclure dans leurs consommations d’énergie une part dédiée aux énergies renouvelables (éolien et biomasse principalement) : seules les provinces du Fujian et du Sichuan l’ont fait pour le moment avec un quota respectif de 14% et de 10%. 

L’objectif est de produire d’ici 2020, 15 % de ses besoins énergétiques à partir de sources renouvelables (la capacité d'énergie hydraulique atteigne les 300 millions de kilowatts. On espère également que l'énergie éolienne et celle issue de la biomasse produisent chacune 30 millions de kilowatts, et que l'énergie solaire génère 1,8 millions de kilowatts), contre 8 % actuellement, et d’atteindre 30 % d’ici 2050.

En chiffre, le 11e plan quinquennal pour la période 2006-2011 a prévu d'allouer 130 milliards de dollars dans la protection environnementale. Ce plan a également pour objectif de réduire de 20 % la consommation énergétique par unité de PIB et de 10 % pour les polluants majeurs.

Parallèlement au développement des énergies renouvelables, l’objectif est de :

• Réduire l'utilisation du charbon. La pollution et le prix en pertes humaines devenant insupportables aujourd’hui ;
• Economiser l’énergie de façon générale. Cela va de conception des bâtiments, à l’utilisation d’ampoules basse consommation, voitures alimentées au biocarburant, réduire la consommation électrique et à ce sujet je reviendrais vers vous avec une autre note.

En guise de conclusion je vous livre le petit schéma ci-dessous qui synthétise tous les points que j’ai évoqués dans cette note.

 

 

Définitions :
Per capita du PIB : Approximation de la valeur des biens produits par personne dans le pays concerné (calculé comme le rapport entre le MIB et le nombre d’habitants)

MTEP/MTOE : Million de tonnes équivalent pétrole/million tonnes of oil equivalent

Intensité énergétique du PIB: quantité d’énergie requise pour générer une unité de richesse

Energie primaire : énergie brute, non transformée après extraction.

Biomasse : Le procédé de la biomasse utilise les déchets organiques de la ferme et de la forêt en les broyant et en les conditionnant en combustibles prêts à l’usage. La biomasse peut être gazéifiée pour la production d’électricité et plus particulièrement pour le développement de l’énergie rurale (éclairage et cuisine). Elle peut être liquéfiée pour l’obtention de biocarburants. Elle peut également être utilisée pour les piles à combustible.

Biocarburants : « d’origine agricole, ils sont utilisés comme additifs aux carburants classiques. Il en existe de deux sortes. L’éthanol, ou bioéthanol, obtenu à partir de la fermentation du sucre ou de l’amidon (betteraves, cannes à sucre, maïs, pommes de terre, etc.), est combiné à l’essence

Bibliographie

“CHINA ENERGY, A guide for the perplexed”, ROSEN D. and  HOUSER T. , Peterson Institute for International Economics.

« L’approvisionnement énergétique de la Chine », NOEL Pierre et GODEMENT F. Annuaire de l’Asie 2005, Paris – La documentation française, 2005.

« Is the Chinese growth miracle built to last ? », PRASAD E. American Enterprise Institute, 2007.

“ Chine: dépendance extérieure accrue”, CUI L., Finance&Développement, Septembre 2007.

Site WEB

Site du MIT où on trouvera beaucoup d’information sur le future en terme d’énergie pour le Chine: http://www.mitenergyinchina.org/

CEIC Data , site web : www.ceicdata.com/china.html

Beaucoup d’information d’ordre macroéconomique sur ce site : http://china.tdctrade.com/

IAE: International Energy Agency, site web: www.iae.org

IISI: International Iron and Steel Institute, site web: www.worldsteel.org

 

 

 

 

Le point sur EASSON Telecom avant les résultats annuels

EASSON Telecom devrait publier ces résultats pour l’année 2007 prochainement. J’en profite pour faire un point sur les événements importants qui sont intervenus dans le dernier trimestre 2007.

C’est vrai que EASSON Telecom ne communique pas autant que LIONAX mais je suis quand même surpris par l’atonie qui règne sur le carnet d’ordre. EASSON est une entreprise qui existe et fait des bénéfices ! Je connais Sylvester Sit depuis plusieurs années et je peux dire que en tant que fondateur et actionnaire principal de son entreprise il se démène pour la faire prospérer.

En 2007, EASSON a engagé deux actions majeures :

La première, c’est l’acquisition de deux fournisseurs de services. EASSON TELECOM a finalisé la signature d’accord de coopération avec « Guangzhou MinMin » (www.54minmin.com) et « Guangzhou WoSi »  (www.54wosi.com), deux fournisseurs de services SMS, WAP et MMS tout deux opérant sur Guangzhou, capitale de la province du Guangdong.

Ces acquisitions font sens car il ne faut pas oublier que la province de Guangdong avec plus de 55 Millions d’abonnés mais également l’ARPU le plus élevé est la province qui contribue le plus aux revenus de China Mobile Ltd avec 35% du CA.

La seconde, c’est l’intention d’acquérir l’entreprise Cleverlearn English Training Center (CLETC) basée à Shenhzen, PRC.  Les discussions sont en cours et l’opération devrait être finalisée en 2008.

Pour être franc je doutais de la pertinence de cette stratégie jusqu'à ce je lise plusieurs articles faisant référence à la frugalité des "private equities" pour le secteur éducatif en Chine (je vous renvoie vers la note que j'ai rédigée sur ce sujet ici).

Après intégration des acquisitions, l’organisation de EASSON est la suivante :

La complexité de l’organisation est liée au fait  qu’aujourd’hui encore une entreprise de droit chinois ne peut être listé que sur les bourses de Shenzhen ou bien Shanghai. Pour être listé sur une place internationale, il faut créer une nouvelle entité « Wholly Owned Foreign Enterprise » (WOFE/WFOE) qui sera à son tour détenue par une entreprise à Hong Kong par exemple qui elle pourra être introduite sur une place internationale.

Ensuite on voit apparaître des entités liées à la WOFE par des accords de coopération (les ASP ou fournisseurs de services Telecom notamment ne peuvent être détenus par une société étrangère qu’à la hauteur de 50% au plus avec pratiquement aucun droit de regard sur leur gestion) et les autres qui sont des branches ou filiales pouvant appartenir à 100% à EASSON Telecom Ltd via la WOFE.

Nous attendons maintenant les résultats pour l’année fiscale 2007.